Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ainsi, si les consommateurs d’électricité s’apprêtent à se serrer la ceinture pour payer leurs factures, les producteurs prévoient d’en profiter. Avant tout EDF, premier producteur d’électricité en Europe, selon BFM TV. Car si un quart de sa production électrique est vendu au prix fixe de 42 euros le mégawattheure à ses concurrents, un autre quart est vendu au prix de marché.
La hausse des prix de l’électricité pouvant atteindre près de 10% TTC, selon une précédente estimation de l’UFC-Que choisir, la situation semble être prometteuse pour le groupe qui devrait voir monter en flèche ses bénéfices. Selon des sources de BFM Business au sein d'EDF, le chiffre pourrait dépasser les cinq milliards d'euros tandis que les marges devraient connaître une hausse de deux milliards. Des estimations précises puisque le groupe vend sa production une année à l'avance. Ainsi, les contrats pour 2021 ont été signés en décembre dernier. Les prix avoisinaient alors les 50 euros.
"Ils doivent s’habituer"
Ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Les prix de vente à terme ont atteint dernièrement 120 euros. Ce qui signifie une hausse considérable des bénéfices d’EDF. Et puisque les contrats pour 2022 seront conclus en décembre prochain, certains analystes estiment que les profits pourraient tourner autour de sept milliards d’euros l’année prochaine.
L’État étant actionnaire du géant à 84%, il pourrait se voir verser des dividendes "en cash", alors que ces dernières années, EDF gardait son argent pour se renflouer et ne reversait les dividendes qu’en actions.
Ces dividendes pourraient aider le gouvernement à "financer l'effort budgétaire" et réduire les taxes sur les factures de gaz et d'électricité, ajoute BFM TV. Toutefois, selon un proche du gouvernement, il n’est pas question d’effacer complètement la hausse attendue de 10%. Il s’agit de faire passer aux ménages le message "qu’ils doivent s’habituer à la tendance des prix élevés de l’énergie".
Nouvelle hausse en vue
L’exécutif avait précédemment annoncé une aide exceptionnelle de 100 euros supplémentaires accordée aux ménages les plus modestes, bénéficiaires du chèque énergie. L’UFC-Que choisir avait pour sa part calculé que l’augmentation moyenne serait de 150 euros pour les ménages utilisant aussi l’électricité comme moyen de chauffage. Ce qui pourrait faire grimper la facture annuelle à 1.700 euros.
Mais ce ne sera pas tout. Il faudrait d’ores et déjà s’attendre en février prochain à une hausse des prix de l'électricité de quelque 12%, a fait savoir ce 30 septembre Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.