Véran dézingue Taubira après ses propos sur la vaccination en Guyane

Olivier Véran n’a guère apprécié les prises de position de Christiane Taubira sur la vaccination en Guyane et l’a fait savoir sur France Inter. En effet, la situation épidémiologique empire dans le département d’outre-mer.
Sputnik
Alors que l’épidémie de Covid-19 semble ralentir en métropole, la situation dans les Outre-mer continue d’inquiéter les autorités, qui misent sur la vaccination pour soulager le secteur hospitalier.
Dans ce contexte, c’est peu de dire que la dernière sortie de Christiane Taubira ont agacé du côté du ministère de la Santé. Ce 23 septembre, l’ancienne garde des Sceaux avait en effet refusé d’inviter les Guyanais à se faire vacciner, arguant sur RTL qu’elle ne disposait pas d’"éléments d'information" suffisants.
Des propos qui ont fait bondir Olivier Véran, qui a reproché à l’ex-militante indépendantiste sa frilosité sur la question. Au micro de France Inter, le ministre de la Santé a appelé Christiane Taubira, dont la voix "compte en Guyane", a "agir en responsabilité".
"J’ai été effaré d’entendre cette incapacité, cette paralysie, cette peur, pardonnez-moi mais aussi cette forme de lâcheté, qui consiste à dire “Moi je suis vaccinée, mais je n’ai pas de conseils à donner”. Vous imaginez dire “Moi j’évite de boire avant de prendre le volant, mais chacun fait comme il veut”?", a lâché sur France Inter Oliver Véran.
Celui-ci a ajouté que la vaccination était un "outil éprouvé ayant démontré son efficacité", et a incité les Guyanais à se protéger.
Christiane Taubira avait déjà été la cible de critiques suite à ses déclarations sur les injections. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait ainsi fustigé sur Europe 1 un discours où "le flou prédominait". Alors que le maire de Béziers, Robert Ménard, avait qualifié d’"irresponsable" la sortie de l’ancienne Garde des Sceaux.
L’égérie du "mariage pour tous" avait par la suite rétropédalé sur Twitter, déclarant ne cultiver aucun lien avec les antivax. Un cafouillage malvenu pour l’ancienne ministre, qui pourrait envisager de se présenter à la prochaine présidentielle.
Situation hors de contrôle
La situation sanitaire en Guyane ne cesse d’empirer depuis plusieurs semaines. Ce 23 septembre, l’ARS (Agence régionale de santé) signalait que "jamais la Guyane n'avait enregistré autant de décès et d'admissions en réanimation", depuis le début de l’épidémie.
Les autorités craignent que la hausse des contaminations ne vienne à peser sur le système de santé. Le nombre d’hospitalisations de la troisième vague a pour l’heure atteint un pic, mais reste inférieur à celui de la première. 109 admissions ont ainsi été recensées dans la semaine du 13 au 19 septembre. Celles dans les services de réanimation sont notamment en forte augmentation, selon l’ARS.
Sur le front de la vaccination, la Guyane se retrouve dans le bas du classement. Mi-septembre, elle affichait une couverture vaccinale complète de 22,3% en population générale, alors que la plupart des départements français avaient dépassé les 50%.
Pour freiner l’épidémie, de nombreuses restrictions sanitaires ont déjà été prises. Un couvre-feu a notamment été imposé à partir de 19h. La rentrée scolaire avait également été repoussée au 13 septembre dans certaines zones.
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