Recommandée pour certaines catégories de la population par les autorités sanitaires américaines, une troisième dose contre le Covid-19 a été déjà reçue par plus de deux millions de personnes aux États-Unis, selon les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
Une étude publiée le 28 septembre par les autorités sanitaires du pays constate qu’après la dose de rappel des vaccins de Pfizer et Moderna, les effets secondaires observés sont "similaires" à ceux expérimentés après la deuxième.
"La fréquence et le type d’effets secondaires étaient similaires à ceux observés après les deuxièmes doses de vaccins, et ils étaient la plupart du temps légers ou modérés, et de courte durée", a fait savoir lors d’une conférence de presse Rochelle Walensky, directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), citée par l’AFP.
Des données ont été recueillies auprès de 22.191 personnes inscrites sur l’application v-safe et ayant reçu une injection supplémentaire entre mi-août et mi-septembre, soit lorsqu’elle a été autorisée (le 12 août) pour certaines personnes immunodéprimées dans le pays, selon l’Agence américaine des médicaments (FDA).
En outre, précise l’étude, les participants ont complété un questionnaire après chacune des trois doses, et 79% ont signalé une réaction localisée après la troisième injection; 74% une réaction systémique.
Quant à la deuxième dose, ces indicateurs étaient respectivement de 78% et 77%, soit des résultats semblables.
Cependant, 28% ont noté ne pas être en mesure d’effectuer leurs occupations quotidiennes habituelles après la troisième piqûre, la plupart du temps le lendemain de l’injection.
Les CDC concluent que ces données ne sont pas représentatives de la population américaine.
Feu vert pour une 3e dose aux USA
Le 22 septembre, la FDA a annoncé l’élargissement de la population éligible à une dose de rappel du vaccin de Pfizer: les personnes de 65 ans et plus, et certaines à "risque" à cause de leur état de santé ou du fait d’un emploi les exposant particulièrement au virus.
Ainsi, pour encourager les Américains éligibles à en faire de même, Joe Biden s’est fait injecter une dose de rappel le 27 septembre en direct à la télévision.
Pas à l’unanimité
Alors que de plus en plus de pays décident de se tourner vers une troisième dose, la communauté scientifique ne s’exprime pas d’une seule et même voix sur le sujet.
Injecter des doses de rappel de vaccins anti-Covid à l'ensemble de la population n'est pas justifié actuellement, car ils restent très efficaces contre les formes graves, même face au variant Delta, estiment des experts de l'OMS et de la FDA, l'agence américaine du médicament, dans un rapport publié le 13 septembre.
Soumya Swaminathan, la scientifique en chef de l’OMS, alertait, elle aussi, sur la pertinence d’une telle décision. En conférence de presse, quelques heures avant l’annonce américaine, elle expliquait que les données actuelles n’indiquent pas que les rappels sont nécessaires. Nous ne savons pas quand ils pourraient s’avérer nécessaires, quels groupes de personnes en auraient besoin et quels vaccins il faudrait administrer".
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a également déconseillé à plusieurs reprises ce type de campagnes, jugeant nécessaire dans un premier temps d’aider les pays pauvres qui n'ont pu immuniser qu'une infirme partie de leur population.
Malgré ces appels, l’idée d’une troisième dose fait son chemin également en Israël (premier pays à avoir commencé à administrer une dose de rappel), en Allemagne, en Suède et au Royaume-Uni. En France, il est possible de prendre un rendez-vous à ces fins depuis le 30 août.