Alors que les prix du gaz et de l’électricité ne cessent de grimper en Europe, le gouvernement français tente d’écoper. Bercy songerait désormais à étendre le "chèque énergie" annoncé mi-septembre, rapporte RTL. La mesure, qui prévoit l'octroi de 100 euros à destination de 6 millions de Français modestes, pourrait être revue et corrigée.
Ses nouvelles modalités prendraient alors la forme d’un élargissement à d’autres catégories de ménages, ou bien d’une aide accrue à destination des 6 millions d’intéressés. L’exécutif pourrait s’appuyer sur les rentrées fiscales dues à la hausse des prix pour financer ce geste, au printemps.
Si le gouvernement se montre donc prêt à certaines concessions, pas question pour autant de toucher à la TVA. Bercy n’envisage pas de diminuer cette dernière, qui s’applique non seulement sur la consommation directe du gaz et de l’électricité, mais aussi sur différentes taxes comme la CSPE (Contribution au Service Public d’Électricité) ou les TCFE (Taxes sur la Consommation Finale d’Électricité). Une absurdité condamnée par les associations de défense des consommateurs.
"L'État matraque les consommateurs avec des taxes et une TVA à 20% […] Il pourrait au moins y avoir temporairement une baisse de la TVA pour compenser cette hausse historique. Et puis peut-être, mettre fin à une aberration fiscale, qui est de prendre de la TVA sur les taxes", a ainsi déclaré sur France info Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir.
Plusieurs personnalités politiques ont également appelé le gouvernement à lever le pied sur la TVA liée à l’énergie. Sur Twitter, Marine Le Pen par exemple a jugé scandaleux que l’État s’enrichisse de la hausse des prix, à travers les taxes, alors que les Français doivent se serrer la ceinture.
Valérie Pécresse a pour sa part déclaré que la France "marchait sur la tête" en matière de prix de l’énergie, invitant elle aussi à supprimer les "taxes sur les taxes", au micro de LCI.
Flambée des prix
Les prix de l’énergie ont amorcé une hausse spectaculaire cet été, sur fond de reprise économique et de demande asiatique. En France, c’est celui du gaz naturel, importé à près de 99% qui inquiète particulièrement. Le tarif réglementé du gaz (TRVG) fourni par Engie va de nouveau augmenter de 12,6% au 1er octobre. L’électricité n’est pas en reste et pourrait voir ses prix s’envoler de 10% début 2022, à en croire l’UFC-Que choisir.
La plupart des pays d’Europe occidentale sont logés à la même enseigne. L’Italie est encore plus mal lotie que la France avec une facture de l’électricité qui devrait exploser de 30% au prochain trimestre.
La situation inquiète évidemment à Bruxelles. La Commission européenne s’est dite prête à valider les mesures temporaires prises par les États membres pour lutter contre cette flambée des prix. L’institution a d’ailleurs évoqué la réduction de la TVA et plaidé plus généralement pour les énergies renouvelables.