Les talibans* souhaitent se tourner vers une ancienne constitution afghane vieille de presque 60 ans, selon le communiqué de leur ministre de la Justice, Abdul Hakim Sharaee. Le document, considéré par certains experts comme l’une des plus démocratiques de l’histoire de l’Afghanistan, a été adopté en 1964 sous le règne du roi Mohammad Zaher Shah.
Introduit dans le cadre de réformes économiques et politiques, ce texte est resté en vigueur jusqu’en 1973, lorsqu’un coup d’État a mis fin à la monarchie et a proclamé la république.
Abdul Hakim Sharaee a précisé que le nouveau pouvoir afghan ne compte pas appliquer tout ce qui est considéré comme non conforme à la charia.
Auparavant, dans une interview à Sputnik, le vice-ministre adjoint de l’Information et de la Culture du gouvernement, Zabihullah Mujahid, avait déclaré que les talibans*, qui ont repris le contrôle du pays mi-août, projettent de former un comité pour élaborer une nouvelle constitution.
En 2001, après que les talibans* ont été chassés du pouvoir suite à l’intervention militaire de la coalition dirigée par les États-Unis, le nouveau gouvernement s’était basé sur la constitution monarchique avant de la remplacer par une nouvelle, comprenant une série de dispositions démocratiques de la loi fondamentale adoptée sous Zaher Shah.
Nouveau gouvernement et question féminine
Ce n’est que deux semaines après cette prise du pouvoir en Afghanistan, suite à une opération d’envergure, que les talibans* ont finalement annoncé la composition de leur nouveau gouvernement avec à sa tête le Premier ministre Mullah Mohammad Hasan Akhun et ne comprenant aucune femme.
Alors que les femmes avaient été largement exclues de la vie publique et avaient subi de nombreuses restrictions pendant le règne précédent des talibans* entre 1996 et 2001, dont l’interdiction d’étudier ou de travailler, cette fois le mouvement promet le respect de leurs droits et libertés. Cependant, nombre de restrictions ont déjà été annoncées, dont notamment le remplacement du ministère afghan de la Condition féminine par un autre "pour la promotion de la vertu et la prévention du vice" visant à veiller au respect de la loi islamique.
En outre, l’accès des femmes à l’éducation et au travail est désormais limité.
*Organisation terroriste interdite en Russie