Un nouveau a été enregistré ce 28 septembre à la bourse ICE Futures. Les cours des contrats à terme pour le hub néerlandais TTF, pour une livraison en octobre, se négociaient à plus de 1.030 dollars les 1.000 mètres cubes à 9h (heure française), une première fois dans l’histoire.
De nombreux facteurs influencent cette hausse vertigineuse, expliquent divers spécialistes et institutions américains et européens, laquelle risque de durer encore quelques mois.
Depuis début septembre, le prix du gaz a augmenté de 1,6 fois. Le 1er septembre, 1.000 mètres cubes se vendaient 614 dollars. Une flambée qui alourdit le poids des charges énergétiques sur les consommateurs, qui doivent augmenter de 12,6% le 1er octobre.
Sans compter la hausse de 25% de ces trois derniers mois, et ce alors que le prix du gaz en Europe a bondi de près de 500% au cours de l’année, selon Bloomberg.
De telles annonces de "hausse pourrait durer encore quelques mois, voire quelques trimestres", a déclaré le 26 septembre sur RTL Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, s’exprimant sur l’augmentation générale des prix dans le secteur énergétique.
Raisons économiques
Cette situation résulte de la reprise économique mondiale liée à l’augmentation de la demande, une conséquence du recul de la pandémie de Covid-19, explique la Commission de régulation de l’énergie dans un communiqué daté du 27 septembre.
L’augmentation de la production se fait dans un "contexte exceptionnel", ajoute la commission, citant les tensions au sein du marché du gaz naturel liquéfié (GNL). "Le marché du GNL est très tendu, avec des prix asiatiques en hausse continue, conduisant à diminuer fortement l’offre en Europe."
Puis viennent les faibles niveaux européens de stockage qui "doit être reconstitué rapidement pour l’hiver", une tâche qui s’annonce encore plus compliquée sur fond des problèmes de maintenance.
Ainsi, "les traders font pousser les prix vers le haut", estimant que l’Europe peut connaître des problèmes d’approvisionnement cet hiver, expose auprès de Franceinfo Thierry Bros, professeur à Sciences Po et spécialiste de la géopolitique de l'énergie.
Raisons météorologiques
Parmi les autres contraintes figure le risque de très basses températures pendant la période de chauffage.
"Si l'hiver est vraiment froid, ma préoccupation est que nous n'aurons pas assez de gaz pour le chauffage dans certaines parties de l'Europe", a déclaré à Bloomberg le 20 septembre Amos Hochstein, conseiller principal du département d'État américain pour la sécurité énergétique.
L’Écho cite pour sa part la faible production d’électricité d’origine éolienne ces derniers mois en raison des conditions météorologiques et la hausse de la production d’électricité à partir de gaz naturel.
Mesures supplémentaires
Le gouvernement a fait état de son intention de soutenir les familles modestes confrontées à des dépenses accrues en énergie. En plus du chèque de 100 euros prévu en décembre pour six millions de foyers, de nouvelles mesures "supplémentaires" seront mises en place, "notamment s’agissant du prix du gaz", a annoncé ce 28 septembre sur Europe 1 Gabriel Attal. Elles seront annoncées "avant la fin octobre".