"Avec les GAFAM, c’est un nouveau type de souveraineté qui est revendiqué. Ce n’est plus une souveraineté nationale ou populaire, c’est une souveraineté d’entreprises privées qui veulent mettre la main sur les consciences, en les affaiblissant", avertit Robert Redeker.
Dans son livre Réseaux sociaux: la guerre des Léviathans (éd. du Rocher), le philosophe observe l’affrontement entre les fleurons américains des Big Tech et les puissances étatiques. Il anticipe la chute, selon lui inévitable, de ces dernières. "Des entreprises privées se veulent désormais plus puissantes que des États; elles vont jusqu’à les défier afin d’imposer leur vision des choses et leur moralité." Redeker en veut pour preuve la censure dont a été l’objet Donald Trump, encore Président des États-Unis, sur Twitter et Facebook, en janvier 2021.
Certains États, comme la Chine ou la Russie, ont beau tenter de restreindre l’accès aux réseaux sociaux, le rapport de forces s’est déjà inversé, juge notre interlocuteur. "Les États savent parfaitement le danger que représentent les GAFAM. Certain tentent de négocier pour retarder leur défaite, d’autres d’avoir des mesures restrictives. Mais c’est perdu d’avance", assène-t-il.
En attendant, la bataille sur les esprits fait rage: "Les GAFAM vont jusqu’à contrôler vos moindres désirs et à les anticiper avant même qu’ils naissent à travers les appareils connectés au sein du domicile privé [la domotique]!", lance Robert Redeker devant les caméras de Sputnik.