"La transformation de notre dispositif militaire au Sahel ne constitue ni un départ du Mali, ni une décision unilatérale et il est faux d'affirmer le contraire", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
L'ajustement de cette opération a fait l'objet de "consultations avec les autorités sahéliennes et maliennes depuis le sommet de Pau en janvier 2020", a relevé Anne-Claire Legendre au cours d'un point de presse virtuel.
Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en planifiant la réduction de ses effectifs dans la région d'ici 2023 à 2.500-3.000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd'hui.
"La France reste engagée aux côtés du Mali et des autres États du G5 Sahel, à leur demande, dans la lutte contre le terrorisme qui demeure une priorité absolue", "parfois au prix du sang", a ajouté la porte-parole, rappelant qu'un soldat français, le 52e, était mort au combat vendredi dans cette région.
Un projet "élaboré avec les chefs d'État"
Le commandant de la force française Barkhane a aussi réfuté toute absence de consultations et tout abandon.
"Le projet de quitter Kidal, Tessalit et Tombouctou [...] a été élaboré avec les chefs d'État de la zone G5 [G5 Sahel: Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad, ndlr]", a déclaré le général Laurent Michon au cours d'un déplacement à Nouakchott.
"Ce n'est absolument pas un abandon", a-t-il martelé, soulignant que les Casques bleus de la Mission de l'Onu (Minusma) et l'armée malienne restaient présents dans ces trois endroits.
Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a accusé samedi à l'Onu la France d'un "abandon en plein vol" avec la réorganisation de sa présence militaire au Sahel, ceci après la décision de Bamako d'engager des discussions avec une société paramilitaire privée russe.
Il a déploré au passage un "manque de concertation" de Paris et une annonce "unilatérale" sans coordination tripartite avec l'Onu et le gouvernement malien.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré dans les couloirs de l’Assemblée générale de l’Onu que le Mali s’était adressé à "une société militaire privée russe" après que les forces françaises avaient échoué à évincer les terroristes du pays.