Soucieux d’améliorer la santé procréatrice des femmes, le gouvernement chinois a publié ce lundi 27 septembre de nouvelles directives prévoyant notamment de réduire le nombre d'avortements pratiqués à des "fins non médicales", relate Reuters.
Des mesures seront également prises pour éviter les grossesses non désirées et pour encourager les hommes à "partager la responsabilité" dans leur prévention.
Pékin avait déjà mis en place des restrictions visant à empêcher les avortements sélectifs en fonction du sexe du fœtus, qui ont été critiqués pour leur contribution à l'inégalité entre les sexes.
La Chine menacée par le déclin de sa natalité
Le déclin de la natalité en Chine est considéré par les groupes de réflexion et par les chercheurs comme un défi sociétal majeur pour les décennies à venir.
Bien que la Chine reste le pays le plus peuplé du monde, le dernier recensement a montré que la croissance démographique de 2011 à 2020 a été la plus lente depuis les années 1950. La population devrait commencer à décliner d'ici quelques années.
Après avoir cherché pendant des années à limiter la croissance de la population, le pouvoir chinois a promis de nouvelles politiques destinées à encourager les couples à avoir davantage d'enfants. En juin dernier, Pékin a annoncé qu'il autoriserait les couples à avoir trois enfants, contre deux jusque-là.
Après avoir cherché pendant des années à limiter la croissance de la population, le pouvoir chinois a promis de nouvelles politiques destinées à encourager les couples à avoir davantage d'enfants. En juin dernier, Pékin a annoncé qu'il autoriserait les couples à avoir trois enfants, contre deux jusque-là.
Les données de la Commission nationale de la santé ont montré qu'entre 2014 et 2018, il y avait eu en moyenne 9,7 millions d'avortements par an, soit une augmentation d'environ 51% par rapport à la moyenne de 2009-2013, et ce malgré un assouplissement des politiques de planification familiale datant de 2015 et visant à autoriser les familles à avoir deux enfants. Les données ne précisaient pas le nombre d'avortements pratiqués pour des raisons médicales, ceux-là mêmes qui sont visés par la décision du pouvoir chinois.
L’IVG en France
La Chine, où l’avortement ne présente aucune limite légale, semble ainsi suivre un nouveau chemin inverse à celui des Occidentaux qui tendent de leur côté à lever les restrictions à l’avortement.
En France, où une proposition de loi initiée par la députée Albane Gaillot (non inscrite) visant à allonger le délai d’accès à l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse (16 semaines d’aménorrhée) a été adoptée en première lecture à l’Assemblée, puis rejetée au Sénat, des militantes réclament que les délais pour avorter soient "alignés sur les pays les plus progressistes en Europe", soit "jusqu’à 24 semaines d’aménorrhée".
Et ce alors que chaque année, "5.000 femmes partent encore avorter à l’étranger", a déploré auprès de Sud Ouest Suzy Rojtman, membre du Collectif national pour les droits des femmes. Elle trouve que la situation est "inadmissible quasiment 50 ans après la loi de 1975".
L’IVG encore interdite dans cinq pays européens
En Europe, cinq pays n’autorisent pas l’IVG, sauf circonstances exceptionnelles: la Pologne, l’Irlande, Chypre, Andorre et Malte.
À l’échelle de l’Union européenne, le délai pendant lequel l’avortement est autorisé varie de dix semaines (dans 24,3% des pays européens) à 16 semaines en Suède ou 24 au Royaume-Uni (hors Irlande du Nord) et aux Pays-Bas.