Une initiative pour modifier le système d’embauche à Zurich a été votée cette semaine par le conseil municipal de la ville avec 94 voix pour et 16 contre, relate le quotidien suisse Tages-Anzeiger.
Un candidat pour un poste vacant ne devrait présenter à son potentiel employeur que des données relatives à sa qualification professionnelle en excluant ses informations personnelles comme le nom, l’origine, le sexe, l’âge, l’apparence et l’état civil, indique le média.
Selon les élus de la plus grande ville suisse, la possibilité de postuler sous le couvert de l’anonymat permettrait d’éviter toute discrimination pendant les premières étapes du recrutement pour garantir que tous les candidats avec des qualifications professionnelles nécessaires puissent obtenir un entretien indépendamment de leurs données personnelles.
Initiative fondée
Soutenue par la majorité des conseillers municipaux, l’initiative se fond sur plusieurs études réalisées ces derniers temps dans le pays, détaille le Tages-Anzeiger.
D’après les experts, l’origine, c’est-à-dire le nom, et le sexe jouent parfois un rôle important pendant la présélection des candidats par certains employeurs suisses.
La discrimination sur le marché du travail est principalement ressentie par des personnes ayant des origines reconnaissables dans les Balkans, en Asie et en Afrique, explique le quotidien suisse.
Avant de recevoir une invitation à un entretien, des personnes avec un nom étranger, dont notamment de nombreux Kosovars vivant dans le pays, sont obligées de postuler environ 30% plus que des porteurs de noms suisses.
Selon le média, aux États-Unis, un tel mode de recrutement est déjà pratiqué depuis des années.
Projet pilote d’abord
Bien que le sens et l’actualité de l’initiative soient plutôt partagés au niveau des autorités de la ville, sa mise en œuvre devrait prendre du temps, poursuit le Tages-Anzeiger.
Il s’agit de détails purement techniques, par exemple du développement d’un logiciel pour le dépôt des candidatures anonymisées, mais aussi des nuances plutôt sociales comme l’équilibre de sexes dans les équipes professionnelles et le respect des droits des femmes.
La faisabilité de l’initiative serait donc d’abord testée dans le cadre d’un projet pilote pluriannuelle pour prendre en compte toute une gamme de questions pratiques qui peuvent en découler, expose le média.
Le quotidien suisse ajoute également que l’année dernière une démarche pareille, lancée par un groupe d’élus du canton de Zurich, a été rejetée par le Conseil cantonal.