Ne dites plus "femmes" mais "corps avec un vagin": quand The Lancet s’essaie au wokisme

La revue The Lancet s’est attiré les foudres de nombreux internautes en révélant sur Twitter la couverture de son dernier numéro. Celle-ci contient une citation qui fait référence aux femmes en tant que "corps avec un vagin".
Sputnik
Un choix de couverture qui ne passe pour personne. Pour son édition du samedi 25 septembre, la prestigieuse revue scientifique médicale The Lancet a choisi de mettre en valeur une citation issue d’un de ses articles visant à lutter contre la stigmatisation et l’humiliation de la gent féminine. Mission ratée au vu du choix des mots employés.
"Historiquement, l’anatomie et la physiologie des corps avec un vagin ont été négligées", indique l’énoncé. Il renvoie à un article d’une certaine Sophia Davis, contributrice régulière de la revue, portant sur une exposition dédiée aux règles au sein du Vagina Museum de Londres. Elle y mentionne pourtant plusieurs fois le mot "femme(s)", et s’y réfère une fois par "les personnes qui ont leurs règles".
Si les publications du compte Twitter de The Lancet suscitent habituellement peu de réactions, celle-ci a été commentée plus de 5.000 fois et largement relayée, probablement pas pour les raisons espérées. Certains iront jusqu’à remettre en cause le prestige et l’éminence de la revue, jugeant l’expression indigne de la littérature scientifique.

Réactions

La journaliste britannique du Times Janice Turner dénonce une volonté d’effacer le mot "femme" pour les réduire à "des choses avec des trous". "Les “corps avec un vagin” ne sont que le dernier affront linguistique à l’humanité des femmes", estime-t-elle. Sa collègue au Guardian Hadley Freeman souligne qu’un article publié la veille par The Lancet parlait du cancer de la prostate chez les hommes sans pour autant les désigner comme des "corps avec une prostate".
Dennis Noel Kavanash, chroniqueur pour un site d’information sur les homosexuels, y voit un "langage déshumanisant qui a désormais infecté The Lancet". Le collectif "Women Make Glasgow" affirme avoir rédigé une plainte adressée à l’éditeur pour dénoncer cette "couverture franchement sexiste".
La journaliste française Emmanuelle Ducros évoque un "délire" qu’elle juge "totalement humiliant". "Le combat féministe, c’est justement de ne pas être “un corps avec un vagin”", rappelle-t-elle.
The Lancet n’a à ce jour pas réagi à la polémique. La revue avait déjà été critiquée en mai 2020 pour son étude jugée douteuse sur les effets néfastes de l’hydroxycholoroquine, retirée au bout de quelques jours.
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