Après que les soldats français ont échoué à faire reculer les terroristes au Mali, les autorités de ce pays ont demandé de l’aide à une société paramilitaire privée russe, a déclaré Sergueï Lavrov ce samedi 25 septembre devant les journalistes dans les couloirs de l’Assemblée générale de l’Onu.
"Le Mali s’est adressé à une société militaire privée russe puisque, si je comprends bien, la France veut réduire considérablement son contingent dans ce pays qui était censé lutter contre les terroristes retranchés dans la commune de Kidal", a indiqué le chef de la diplomatie.
Selon M.Lavrov, les militaires français "n’ont rien réussi à faire et les terroristes y conduisent le bal".
"Comme les autorités maliennes ont estimé que leurs propres capacités étaient insuffisantes sans aide extérieure, et que ceux qui ont promis de les aider à éradiquer le terrorisme diminuent leur assistance, elles se sont tournées vers une société militaire privée russe", a expliqué le ministre des Affaires étrangères.
Démenti du Kremlin
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé le 15 septembre que Moscou ne négociait aucune présence militaire au Mali.
"Il n'y a aucun représentant des forces armées russes là-bas et aucune négociation officielle n'est en cours", a indiqué M.Peskov.
Il a fait cette déclaration deux jours après que l’agence Reuters a relayé des informations quant à l’éventuelle conclusion d’un accord entre Bamako et la société privée russe Wagner. Reuters n'a pas été en mesure de confirmer ses informations de manière indépendante et le groupe Wagner n'a pas répondu aux sollicitations.
Paris et Berlin s’inquiètent
Selon Jean-Yves le Drian, la France pourrait retirer ses troupes du Mali en cas de conclusion d’un tel accord. La ministre des Armées Florence Parly a estimé qu'un tel accord "serait extrêmement préoccupant".
La ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a prévenu le 15 septembre que l’éventuelle conclusion d’un tel accord "remettrait en cause" le mandat de l'armée allemande au Mali.
Commentant la situation, le professeur Issoufou Yahaya, enseignant d’Histoire et de sciences politiques à l’université Abdou Moumouni de Niamey, au Niger, a déclaré à Sputnik que le Mali, qui revendique son droit de nouer de nouveaux partenariats sécuritaires, est en train de "défendre une question de souveraineté nationale".