Les exécutions publiques sont de retour dans les rues afghanes. Ainsi des images choquantes montrant un corps pendu à une grue ont été reprises par plusieurs médias dont Al-Arabiya et l’Isna.
Associated Press écrit, se référant à un témoin, qu’il s’agit d’un habitant d’Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan. Il précise que les images ont été tournées sur la place principale. Un autre témoin, propriétaire d’une pharmacie locale, a indiqué à l’agence que quatre corps y avaient été amenés et que trois avaient été déplacés vers d'autres quartiers pour être exposés au public.
D’après lui, les talibans* ont annoncé devant la foule que les quatre avaient été surpris en train de participer à un enlèvement et avaient été tués par la police. De son côté, Ziaulhaq Jalali, un responsable de la police d’Hérat nommé par les taliban*, a déclaré plus tard que les islamistes avaient sauvé un père et son fils enlevés par ces hommes. Il a ajouté qu'un combattant taliban* et un civil avaient été blessés lors de l'opération.
La peine de mort en Afghanistan
Les exécutions publiques étaient pratiquées dans le pays lorsque les talibans* se trouvaient au pouvoir entre 1996 et 2001, après quoi elles ont été abandonnées pendant les deux dernières décennies.
Cependant, la peine de mort existait toujours dans le droit pénal afghan et a été appliquée dans quelques cas après jugement et approbation de la Cour suprême et du Président. Par exemple, en janvier 2008, un tribunal du nord de l'Afghanistan a condamné à mort un journaliste après qu’il a été accusé de "blasphème". Finalement, la cour d'appel de Kaboul a annulé la condamnation en la remplaçant par 20 ans de prison.
L’un des fondateurs des talibans*, le mollah Nooruddin Tourabi, a confirmé jeudi auprès de l’agence Associated Press que des châtiments particulièrement stricts allaient être rétablis. Il a notamment évoqué une amputation, mesure, selon lui, "vraiment nécessaire pour la sécurité". "Nous suivrons l'islam et nous ferons nos lois sur la base du Coran", a-t-il ajouté.
En réaction, le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a dénoncé "une violation évidente des droits de l'Homme".
*Organisation terroriste interdite en Russie