Chercheuse en économie et candidate à la primaire écologiste, Sandrine Rousseau a apporté des détails sur son programme, à la veille du second tour de la primaire écologiste.
Débattant ce 24 septembre sur BFM TV avec Yannick Jadot, Mme Rousseau, fidèle à sa thèse de radicalité, a proposé d’augmenter le prix du litre de carburant de "6 à 10 centimes sur une année", pendant les cinq années du prochain mandat.
"Je sais que ce n’est pas facile à entendre et je voudrais dire aux Français et Françaises qui m’écoutent, et qui s’inquiètent de cette mesure: c’est précisément la raison pour laquelle je mets en place un revenu d’existence, et c’est précisément la raison pour laquelle il nous faut aussi avoir une politique de "démobilité" et de changement de voiture. Et pour tout cela, je m’engage à vous accompagner", explique la candidate.
Recueillant de 2% des intentions de vote, d’après le dernier sondage Harris, elle veut également mettre en place la semaine de travail à quatre jours, la retraite à 60 ans, ainsi qu’un revenu d’existence de 850 euros pour certaines personnes. La démobilité sous-entend la proximité des lieux de travail et d’habitation.
"Oui il faut que l’essence augmente, car c’est ce qui pollue, ce qui nous met en danger. Et ce n’est pas un petit danger, c’est un danger sur l’humanité complète", insiste-t-elle.
Le spectre des Gilets jaunes
Ainsi, vers 2027, un litre d’essence sans-plomb 95-E10, qui coûte actuellement en France environ 1,58 euro, dépasserait le seuil des 2 euros le litre, si Sandrine Rousseau est élue.
Pourtant, c’est bien l’augmentation des prix des carburants automobiles, non accompagnée par des mesures sociales d’amortissement, qui a débouché sur le mouvement des Gilets jaunes en 2018. La hausse de la taxe sur les produits pétroliers (TICPE), prévue au 1er janvier 2019, et plus précisément celle brutale des prix du gazole, a déclenché le mouvement de protestation au sein des classes moyennes et populaires. Une augmentation que le gouvernement a finalement décidé d’annuler.
Radicalité écologique
Fidèle à sa thèse de radicalité, la candidate EELV a à plusieurs reprises fait parler d’elle, comme en août, quand elle a appelé à accueillir plus de migrants afghans sur le sol français, même ceux potentiellement dangereux pour mieux les "surveiller". Suite à cette sortie, elle a reconnu une maladresse.
Le 23 septembre sur LCI, évoquant de la déconstruction des discriminations, sujet essentiel pour elle en tant qu’écoféministe, Sandrine Rousseau a lâché: "moi je vis avec un homme déconstruit et j’en suis hyper heureuse!", déclaration qui a suscité des moqueries.
Être radicale est pourtant compris par la candidate comme "la volonté de changer la société et d’apporter les résultats concrets", d’après Thomas Portes, son porte-parole, présent sur BFM TV le 23 septembre.