Scandale au lycée Park Hill South à Kansas City (Missouri). Dans cet établissement, certains élèves ont fait circuler une pétition appelant au retour de l’esclavage.
Des jeunes ayant connaissance de la situation ont rapporté à la chaîne locale FOX4 que la pétition avait été partagée en ligne. Aussitôt, des captures d'écran de commentaires ont été divulguées, y compris "Je déteste les Noirs", "J'aime l'esclavage" et le "n-word (nègre, ndlr)" interdit dans le discours américain.
De l’avis de certains élèves, les adolescents ont d'abord pris la situation avec légèreté."Je pensais que c'était faux. Je pensais que c'était comme une blague malade et une rumeur", a déclaré une lycéenne. "Mon professeur avait dit qu'elle était également bouleversée par cela, mais les enfants plaisantaient à ce sujet et ne le prenaient pas au sérieux."
Réaction de l’administration
En fin de semaine dernière, la directrice, Kerrie Herren, a informé les parents par courrier électronique d’un incident raciste dans l’établissement, sans entrer dans les détails. Selon elle, il avait été porté à l'attention de l’administration par des étudiants mécontents que la pétition ait créé une ambiance malsaine dans les couloirs du lycée.
"Nous avons découvert aujourd'hui des déclarations inacceptables et racistes que certains étudiants ont publiées en ligne lors d’une activité liée au lycée", a déclaré Mme Herren à la radio KCUR. "Nous sommes indignés, vexés et attristés que cela se soit produit dans notre établissement. Ce n’est pas ce que nous voulons avoir chez Park Hill South. Nos différences nous rendent plus forts et nous ne tolérerons pas la discrimination ou le harcèlement."
La directrice a souligné que le lycée travaillait sur des initiatives de diversité et d'inclusion depuis 2015. "Nous avons fait beaucoup de travail dans le passé. Ce que cet incident nous montre, c'est qu'il nous pousse davantage dans le travail où nous étions déjà engagés", dit Harren. "Cela nous donne l'occasion de vraiment plonger et de transformer cela en une opportunité où nous pouvons légitimement parler de race, d'inclusion et d'équité au sein de notre école."
Malgré de nombreuses préoccupations de parents, aucune réunion n’a été fixée. L’établissement a également refusé de parler des sanctions qu’il allait prendre.
Cette affaire n’est pas nouvelle aux États-Unis. Comme le souligne le NY Daily News, en 2016, plusieurs lycéens blancs de l'école secondaire Grosse Pointe South, près de Detroit, ont enregistré une vidéo dans laquelle ils discutaient de ce qu'ils aimeraient faire s'ils étaient élus Président en2040. Parmi leurs idées figuraient... le retour de l'esclavage, le fait de marquer au fer rouge les Noirs et de les renvoyer en Afrique.
En 2019, un professeur d'Histoire d'un collège de Californie a été suspendu après avoir fait des commentaires racistes, en appelant notamment au retour de l'esclavage. Selon le Los Angeles Times, les adolescents ont dénoncé ses propos à l’administration. Dans cet établissement scolaire, Space and Aeronautics Gateway to Exploration Magnet Academy à Palmdale, en Californie, environ 70% des étudiants sont Latinos suivis par les Noirs, a souligné le média.
Abolition de l’esclavage
L'esclavage a été officiellement aboli en décembre 1865 après près de 250 ans d'existence et une guerre civile (1861-1865). Cette année, Joe Biden a promulgué une loi créant un nouveau jour férié fédéral pour commémorer l'émancipation des derniers esclaves au Texas il y a 156 ans, le 19 juin 1865.
Selon lui, c’est une "tache morale" et "le péché originel de l'Amérique".
La lutte contre le racisme fait actualité aux États-Unis depuis des décennies, ravivée ces dernières années par le mouvement Black Lives Matter et la mort de plusieurs Afro-Américains tués par la police.