Fait rare dans la région naturelle du Boulonnais (Nord): des policiers ont fait usage de leur arme de service. Dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 septembre, trois d’entre eux se trouvaient en mission à Ambleteuse, dans le Pas-de-Calais, pour une mission de surveillance le long de la côte afin de lutter contre l’immigration clandestine. Ils ont découvert du matériel servant pour une traversée. Peu après, un jeune a sorti une arme et leur a tiré dessus, rapporte La Voix du Nord.
Les trois agents ont répliqué immédiatement, touchant à six reprises le suspect âgé de 20 ans: quatre balles dans les jambes, une au thorax et la dernière à l’abdomen. Gravement blessé, il a été transporté à l’hôpital et opéré jeudi.
"Son pronostic vital est réservé. […] Il aura très vraisemblablement des séquelles à vie", a indiqué le procureur de la République adjoint Philippe Sabatier après du quotidien régional.
Selon lui, l’individu avait "trois grammes" d’alcool par litre de sang au moment des faits. Il était par ailleurs "suivi en psychiatrie" et était connu des services de police pour des faits de violence. Il avait commis des tentatives de suicide "à des dates proches" et "avait fait part à ses proches de son intention de se faire tirer dessus", précise M. Sabatier.
Premier usage
Son arme n’était qu’un "pistolet d’alarme", mais pour les policiers "il était impossible de faire la différence dans la nuit", estime le procureur adjoint. Ainsi, deux enquêtes ont été ouvertes, l’une a été confiée à la gendarmerie, l’autre sera menée par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) concernant le bien-fondé de l’usage des armes.
Également joint par La Voix du Nord, le maire d’Ambleteuse Stéphane Pinto affirme que cette affaire "n’a rien à voir avec les migrants ou la cocaïne retrouvée sur les plages [10 pains de cocaïne retrouvés la semaine dernière, ndlr]. C’est un concours de circonstances". Il ajoute que c’est la première fois que ces trois policiers, avec lesquels il s’est entretenu, tiraient sur quelqu’un.
La dernière fois que des agents ont fait usage de leur arme dans le secteur était en mars, à Boulogne-sur-Mer, sur un véhicule qui leur fonçait dessus, indique le quotidien. Avant cela, le dernier tir remontait à 2018, à en croire le commissariat.
Jet de pavé
Lors de la même soirée, également dans le Nord, une patrouille de police a été prise à partie dans un quartier de Villeneuve-d’Ascq. Après le contrôle d’un établissement de restauration qui a mené à la saisie d’une vingtaine de mortiers d’artifice, les forces de l’ordre se sont rendues vers les résidences universitaires à proximité, relate Actu17. C’est là qu’un pavé a été jeté d’une fenêtre, touchant un agent à la tête.
Ce dernier a été transporté à l’hôpital et a reçu cinq points de suture. Il n’y a pas eu d’interpellation mais une enquête a été ouverte. Pour rappel, d’après les statistiques pour l’année 2020 du ministère de l’Intérieur, 85 faits de "violences à personnes dépositaires de l’autorité publique" sont enregistrés quotidiennement en France. Un chiffre multiplié par 2,3 en 20 ans.