Recep Tayyip Erdogan estime que ses relations avec Joe Biden n’ont pas très bien démarré après l’arrivée du nouveau locataire à la Maison-Blanche.
"J'ai bien travaillé avec Bush, j'ai bien travaillé avec Obama, j'ai bien travaillé avec Trump, mais je ne peux pas dire que nous avons pris un bon départ avec Biden", a-t-il déclaré aux journalistes à New York à l’issue de sa visite aux États-Unis à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies.
Il a également évoqué plus largement les relations entre Ankara et Washington.
"Je pense qu'en tant que deux pays de l'Otan, nous devrions être animés par l'amitié et non l'hostilité […] Le point que nous avons atteint dans les relations avec l’Amérique depuis mes presque 19 années de présence aux postes de Premier ministre et de Président n'est malheureusement pas le meilleur", a-t-il affirmé, cité par le quotidien Hurriyet.
Toujours selon le Président turc, "la situation actuelle des deux pays de l'Otan n'augure rien de bon".
Relations avec la Russie
Recep Tayyip Erdogan a également commenté sa prochaine entrevue avec Vladimir Poutine en Russie.
"Notre rencontre bilatérale avec M.Poutine, qui se tiendra le 29 septembre à Sotchi, sera très importante. Nous n’aurons pas de négociations entre délégations, seulement en tête-à-tête."
Recep Tayyip Erdogan a précisé qu’il serait notamment question de la situation en Syrie, en particulier à Idlib, mais aussi des relations russo-turques et de leur développement.
"J'espère que nous entrerons dans une période de coopération encore plus étroite entre nos pays", a-t-il fait remarquer.
Il a également souligné une nouvelle fois la détermination de la Turquie en ce qui concerne la livraison des systèmes antimissiles russes S-400 et la décision de Washington de refuser à Ankara ses chasseurs sous le prétexte d’achat du système russe.
"La pression constante sur nous à cause du S-400 est inacceptable. Pour nous, le contrat du S-400 est terminé. Il n’y a pas de retour en arrière", a-t-il souligné pour conclure.
Entretemps, malgré des sanctions imposées dès décembre 2020 par les États-Unis, le Président turc a déclaré fin août qu’il était certain de l’achat à la Russie d’un deuxième lot de systèmes de missiles sol-air S-400.