Sous pression en attendant l’officielle entrée en lice d’Éric Zemmour, Marine Le Pen tente de tenir ses troupes. L’ex-présidente du RN n’a visiblement pas apprécié les petites piques lancées à son encontre par Marion Maréchal. Ce 23 septembre, l’ancienne députée du Vaucluse avait ainsi mis en doute la présence de sa tante au second tour de la présidentielle, estimant que rien n’était joué et que tous les scénarios pouvaient être "remis en cause".
Marion Maréchal faisait notamment référence à l’irruption d’Éric Zemmour sur la scène politique, lequel pourrait venir grignoter l’électorat RN. Celle qui fut la plus jeune députée de France avait ajouté "partager les points de vue" du polémiste, tout en affirmant ne pas vouloir "nuire à la campagne" de sa tante.
Malgré cette précaution oratoire, Marine Le Pen semble avoir mal accueilli la sortie médiatique de sa nièce. En déplacement à Hayange en Moselle, la candidate a reproché à Marion Maréchal de se laisser berner par l’agitation médiatique. Un commentaire qui visait sans doute implicitement Éric Zemmour, très en vue ces dernières semaines.
"J’ai beaucoup de modestie dans ce domaine, je sais qu’une élection se gagne […] Mais Marion, qui s’est éloignée de la vie politique, n’a peut-être plus les capteurs nécessaires. Son éloignement lui fait probablement penser que l’agitation médiatique correspond à la réalité politique", a ainsi déclaré Marine Le Pen devant la presse.
Après ce ping-pong médiatique, reste désormais à savoir comment réagira politiquement Marion Maréchal. Certains observateurs la croient capable de déterrer définitivement la hache de guerre pour apporter son soutien à Éric Zemmour, bien que celui-ci ne se soit pas déclaré officiellement candidat.
"Bien sûr qu’elle va le faire. Ce sera une erreur, mais elle va le faire. Depuis qu’elle s’est affichée avec Florian Philippot, elle est capable de tout", affirme au HuffPost un intime du clan Le Pen.
Marion Maréchal s’est d’ailleurs déplacée en Hongrie, pour participer au "Sommet démographique" créé par le Premier ministre Viktor Orban, un rendez-vous auquel est aussi attendu l’ex-éditorialiste de CNews.
Je t’aime moi non plus
Si le combat entre la tante et la nièce se déroule pour l’heure à fleurets mouchetés, Éric Zemmour s’est pour sa part montré beaucoup plus incisif vis-à-vis de Marine Le Pen. "Tout le monde a compris au RN qu’elle ne gagnerait jamais", avait même lâché l’essayiste au détour d’une conférence dans le Vaucluse, fin août.
Ce 21 septembre, l’ex-présidente du RN avait fini par lui retourner le compliment, affirmant qu’Éric Zemmour n’avait "aucune chance d’être élu", car trop clivant et pas assez rassembleur.
Malgré leurs différends, les deux personnalités chassent sensiblement sur le même terrain idéologique. Une récente enquête Elabe pour BFM TV révélait d’ailleurs qu’ils étaient les candidats les plus crédibles pour les Français sur les enjeux sécuritaires et migratoires.
Un sondage Harris Interactive du 21 septembre crédité pour sa part Éric Zemmour de 11% des intentions de vote au premier tour de 2022, alors que Marine Le Pen naviguait entre 18% et 19% selon les configurations.