Elle fabriquait de faux pass sanitaires pour ses proches, une Bordelaise de 19 ans condamnée

Interpellée lundi après le signalement d'un médecin pompier et une enquête de la police judiciaire, une jeune femme de 19 ans a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis pour avoir édité une vingtaine de faux pass sanitaires.
Sputnik
Une jeune femme de 19 ans, employée du plus grand centre de vaccination de Bordeaux, a été condamnée mercredi à 18 mois de prison avec sursis pour avoir édité une vingtaine de faux pass sanitaires au bénéfice de proches à qui elle voulait rendre service.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux qui la jugeait pour "escroqueries par personne chargée d'une mission de service public et modifications de données résultant d'un accès ou maintien frauduleux dans un système automatique de traitement des données", l'a également condamnée à une inéligibilité de deux ans et à cinq ans d'interdiction d'exercer un emploi public.
Interpellée lundi après le signalement d'un médecin pompier et une enquête de la police judiciaire, la jeune contractuelle, au casier judiciaire vierge, a reconnu avoir participé à la contrefaçon de 24 faux pass sanitaires au bénéfice de 16 personnes alors qu'elle était employée au "vaccinodrome" de Bordeaux-Lac depuis le 1er septembre.
"J'ai fait n'importe quoi", a admis la jeune femme, un peu déboussolée, à la barre, en réfutant avoir agi pour de l'argent.
"Je ne crois pas que cela a été fait sans contrepartie financière", a estimé au contraire le procureur de la République en requérant à son encontre une sanction d'"une particulière sévérité" - 18 mois d'emprisonnement dont 12 avec sursis avec placement sous mandat de dépôt ainsi que 3.000 euros d'amende.
En exploitant le téléphone de la jeune femme, les policiers ont retrouvé des cartes vitales, des cartes d'identité et une quinzaine de codes QR, fabriqués sans grande précaution, parfois avec de grossières incohérences comme des dates de prescription qui pouvaient être postérieures aux dates d'injection.

Rendre service à des amis

Devant ses juges, Samia G., qui travaille depuis ses 16 ans, a expliqué avoir seulement voulu rendre service à des amis, à sa famille ou à des proches d'amis, des personnes "qui ne voulaient pas se faire vacciner", selon elle. "Je voulais sortir avec eux [ses amis, ndlr] au ciné, au resto", a-t-elle aussi justifié.
L'alerte avait été donnée dimanche par un médecin pompier du centre de vaccination qui avait notamment remarqué des connexions informatiques alors que le centre était vide de tout patient.
L'enquête confiée à la PJ de Bordeaux se poursuit concernant les bénéficiaires des faux documents, mais aussi pour vérifier l'existence d'éventuelles autres fraudes.
Selon le parquet, cinq procédures judiciaires sont actuellement suivies dans le ressort de Bordeaux pour des faits de ce type, trois confiées à la police judiciaire et deux à la gendarmerie.
L'une d'elles a donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire qui a débouché à ce jour sur deux mises en examen, dont une avec placement en détention provisoire, a précisé le parquet.
Deux autres jeunes vacataires au mégacentre de vaccination de Bordeaux-Lac, âgées de 18 et 20 ans, seront jugées en correctionnelle en janvier à Bordeaux après avoir été interpellées en août pour avoir établi et délivré de faux certificats de vaccination, avec un bénéfice global dépassant le millier d'euros.
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