Un détenu italien a tiré sur des compagnons d’infortune logés dans d’autres cellules de la prison de Frosinone, à quelque 70 kilomètres de Rome, a fait savoir la chaîne italienne TGCOM24.
L’arme qu'il a utilisée a été introduite par un drone, a affirmé un gardien, précise pour sa part le Corriere della sera.
«L’arme, à numéro de matricule effacé, avait été livrée par drone à la fenêtre de la cellule du détenu, et les caméras internes ont enregistré la scène», a-t-il détaillé.
Le secrétaire général du syndicat pénitentiaire Sappe, Donato Capece, a indiqué que le détenu, qui serait lié à la Camorra (la mafia napolitaine), était interné «pour des délits liés au crime organisé». Autorisé à prendre une douche, il a pointé une arme sur un surveillant et s'est fait remettre les clés de la cellule d'autres prisonniers […] qui l'avaient menacé ces derniers jours.
«Après avoir tenté, en vain, de leur ouvrir, il a tiré trois coups de feu à l'intérieur», a-t-il expliqué à TGCOM24.
Selon Donato Capece, personne n'a été touché, mais différentes sources pénitentiaires font état de détenus légèrement blessés, précise la chaîne. L’homme s’est ensuite rendu, sur les conseils de son avocat -contacté avec un téléphone lui aussi introduit illégalement dans l’établissement. Il a remis l’arme et le portable après avoir retiré de ce dernier la carte SIM et l’avoir avalée.
Le détenu a été immédiatement transféré dans une autre prison pour des raisons de sécurité.
Les drones au service des prisonniers
Il semble que les drones entrent de plus en plus largement dans la vie des prisonniers. Ainsi, une enquête a été ouverte en août dernier après la découverte d'un de ces appareils qui transportait des objets interdits dans la prison de Nîmes. Les gardiens y ont trouvé des câbles de téléphone, du matériel pour faire une chicha ou encore des lames de scie de petite taille après le crash d'un aéronef de ce calibre.
En février 2021, un drone chargé de stupéfiants avait chuté dans l'enceinte du centre pénitentiaire de Nancy-Maxeville, en Meurthe-et-Moselle.
Début juillet, environ dix personnes ont été arrêtées à Orléans et en Espagne pour avoir testé un drone capable de transporter par les airs plusieurs dizaines de kilos de résine de cannabis à une distance de plus de 150 kilomètres. Une première, selon le commissaire William Hippert, du Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique de la criminalité organisée (Sirasco), qui avait précisé au Journal du Dimanche que «jusqu'à présent, l'utilisation de drones par les malfaiteurs français se résumait à des parachutages de drogue ou de téléphones en prison ou pour sécuriser une zone de livraison».