L’art resserrera-t-il les liens entre la France et la Russie? Il aura fallu tout l’entregent du conseiller du président de la Fondation Louis Vuitton, Jean-Paul Claverie, pour y parvenir. Ce dernier relate qu’au moment de soumettre l’idée d’une exposition Morozov au locataire du Kremlin, ce dernier a pris un "court instant de réflexion" avant de répondre: "Jean-Paul? C’est oui."
L’exposition "Collection Morozov. Icônes d’art moderne", inaugurée par Emmanuel Macron ce 21 septembre, ouvre demain à Paris pour cinq mois. "Je sais qu’il [Vladimir Poutine, ndlr] a joué un grand rôle pour que cette exposition ait lieu", a déclaré le chef de l'Etat français avant de remercier son homologue russe.
Elle fait écho à une première expérience, celle de la collection Chtchoukine, qui a connu un énorme succès en 2016 avec 1,8 million de visiteurs.
La Fondation Louis Vuitton met ainsi en scène 200 œuvres issues de la collection de Mikhaïl et Ivan Morozov, mécènes russes du début du XXe siècle. Si cinq ans auparavant, les visiteurs avaient pu surtout admirer des peintures françaises, cette fois-ci, ils découvriront également des artistes russes: le post-impressionniste Konstantin Korovine, le décorateur de théâtre Alexandre Golovine, les impressionnistes Natalia Gontcharova et Valentin Serov. Du côté des peintres français, Matisse, Cézanne ou Picasso figurent au programme.