Un homme d'une cinquantaine d'années a tiré samedi 18 septembre sur des agents de sécurité qui lui avaient refusé faute de pass sanitaire l’accès au parc du Verney à Chambéry (Savoie), qui accueillait la quinzième édition d'Odysséa, la course caritative contre le cancer du sein, rapporte France Bleu.
Les faits se sont déroulés peu après 17h. Après ce refus prononcé par les agents de sécurité, il est parti pour revenir avec une arme «de type revolver» et les a blessés par balle, avant de prendre la fuite en direction de la gare.
Selon les premiers éléments, des participants à l'événement, témoins de la scène, ont «courageusement couru après» l’auteur des faits, qui a été finalement rattrapé. Les policiers l’ont ensuite interpellé, aux abords immédiats du site.
Fortement alcoolisé, le mis en cause a été placé en cellule de dégrisement au commissariat de Chambéry. Il a été entendu dimanche 19 septembre.
Souffrant de légères blessures à la main et au ventre, les deux vigiles ont été conduits à l’hôpital. Leur pronostic vital n’est pas engagé.
Une enquête a été ouverte dans un premier temps pour violences avec arme, mais pourrait être requalifiée en tentative de meurtre.
Des faits dénoncés par le maire de la ville
En réaction, le maire de Chambéry Thierry Repentin a condamné sur Twitter «ce geste d'une violence inouïe» saluant «le courage des témoins qui sont immédiatement intervenus et l'efficacité des services de secours, au premier rang desquels la police municipale, dont un agent a interpellé l'auteur présumé des tirs».
Cet incident a toutefois échappé à la plupart des nombreux participants à la course Odysséa qui a rassemblé 6.000 coureurs et permis de recueillir 52.500 euros pour la lutte contre le cancer du sein.
«Les participants n'ont rien vu, l'ambiance est restée très bonne et ce qu'il faut retenir, c'est que c'était une très belle fête, on a retrouvé l'ambiance des grandes années, et on était ravis», a expliqué à France Bleu l'un des organisateurs.
Le reflux du mouvement anti-pass
Ces faits interviennent alors que le mouvement anti-pass sanitaire perd de l’ampleur en France après un dixième samedi.
Selon le ministère de l'Intérieur, 80.000 manifestants, dont 6.100 à Paris, ont été enregistrés à 18h le 18 septembre, alors que leur nombre s’élevait à 121.000 samedi dernier et 140.000 la semaine précédente. Le pic des manifestations, qui a eu lieu le 7 août, avait atteint 237.000 personnes.
Ce samedi, la mobilisation a toutefois dérapé dans la Haute-Vienne. À Limoges, une équipe de journalistes de France 3 Limousin a violemment été prise à partie par des manifestants anti-pass sanitaire, selon la chaîne publique.
Ils ont notamment accusé les journalistes de minimiser le nombre de participants à ces manifestations et d'être financés par l’exécutif, ajoute le média.