La question des droits des femmes reste toujours ouverte après le retour des talibans* au pouvoir. Bien qu’ils aient assuré ne pas avoir l’intention d’imposer de règles sévères comme lors de leur précédent règne, plusieurs contraintes ont déjà été mises en place, notamment dans le droit du travail.
Les employées de la gestion urbaine de Kaboul ont reçu l’ordre de rester à la maison pour un certain temps, sauf celles dont les fonctions ne peuvent être exercées par des hommes, a déclaré le maire par intérim de la ville Molavi Hamdullah Nomani.
«Nous avons autorisé les femmes qui ne peuvent pas être remplacées au travail par des hommes à reprendre leurs postes. Elles travaillent tous les jours», a-t-il déclaré tout en précisant qu’il s’agissait, entre autres, des employées qui travaillent dans les toilettes publiques réservées aux femmes, où l’entrée est interdite aux hommes.
Celles qui doivent rester à la maison «jusqu’à ce que la situation soit normalisée» seront toutefois payées, a indiqué l’édile.
Selon lui, 2.930 employés travaillent pour la municipalité, dont 27% de femmes.
Droits des femmes en Afghanistan
Le nouveau régime des talibans* a indiqué que les femmes seraient autorisées à travailler «conformément aux principes de l'islam», sans expliquer ce que cela signifiait exactement.
Alors que la possibilité d’inclure des femmes dans le nouveau gouvernement afghan avait été débattue, elles n’y sont finalement pas représentées.
«Une femme ne peut pas être ministre, c'est comme si vous lui mettiez quelque chose au cou qu'elle ne peut pas porter. Il n'est pas nécessaire que les femmes fassent partie du cabinet - elles doivent donner la vie», a déclaré le porte-parole des talibans*, Sayed Zekrullah Hashimi à la chaîne de télévision afghane TOLO News.
Début septembre, le porte-parole du groupe, Suhail Shaheen, a assuré qu’«il n'y aura aucun problème concernant les droits des femmes». Il a promis le respect du droit des femmes à l’éducation et au travail.
Une semaine plus tard, le ministre de l'Enseignement supérieur du gouvernement taliban*, Abdul Baqi Haqqani, a annoncé la fin de la mixité durant les cours. La décision de mettre en place des classes séparées entre hommes et femmes a été motivée par les dispositions de la charia, a-t-il précisé.
Selon les nouvelles règles, les femmes ne peuvent désormais plus partir toutes seules en voyage pour trois jours ou plus.
Enfin, les femmes ne sont pas autorisées à faire du sport si leurs corps et visages ne sont pas couverts.
Le précédent règne des talibans*
Lorsque les talibans* étaient au pouvoir entre 1996 et 2001, les femmes ne pouvaient pas sortir de chez elles sans être accompagnées et étaient obligées de couvrir tout leur corps. Le port de la burqa était encouragé.
Les filles âgées de moins de huit ans se sont vues interdire l’accès à l’éducation. Les femmes ont également dû quitter leur travail salarié, ne pouvant travailler que dans la médecine pour soigner les femmes.
Accusées d’adultère, elles étaient lapidées à mort. Cependant, des cas semblables ont toutefois été recensés même après la chute des talibans*.
Les femmes étaient soumises à l’obligation de couvrir leur corps et leur visage. Depuis l’intervention militaire dans le pays lancée en 2001, les femmes ont obtenu la possibilité de choisir entre la burqa et le hidjab.
*Organisation terroriste interdite en Russie