L’assassinat de l’éminent chercheur iranien spécialisé dans le nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, perpétré en novembre dernier, a été réalisé grâce à une mitrailleuse robotisée capable de cracher jusqu’à 600 munitions par minute, relate le New York Times.
Selon les informations dont dispose l’édition, les ingénieurs du Mossad, le renseignement israélien, ont ainsi connecté une FN MAG de fabrication belge à une application d’intelligence artificielle ainsi qu’à plusieurs caméras. Commandé depuis un satellite, l’engin pesait près de 1.000 kilos, ce qui a contraint le Mossad à l’introduire en Iran en pièces détachées avant de les assembler sur place.
Par la suite, le robot-mitrailleur a été monté sur une camionnette bourrée d’explosifs, ce qui devait permettre d’anéantir toute preuve. Or, l’explosion qui s’est produite après l’attaque n’a fait qu’endommager l’arme sans le détruire complètement.
Assassinat du scientifique
Le physicien nucléaire MohsenFakhrizadeh, 59 ans, souvent présenté comme «le père du programme nucléaire iranien», a été tué le 27 novembre 2020 alors qu’il se rendait avec sa femme à leur maison de campagne à Absard, à l’est de Téhéran.
Selon le New York Times, la camionnette à l’apparence abandonnée, munie de l’arme informatisée du Mossad, avait été stationnée par des Iraniens travaillant pour l’agence israélienne à un carrefour sur la route principale où les conducteurs se dirigeant vers Absard devaient nécessairement faire demi-tour.
Quand le véhicule de Fakhrizadeh est arrivé à cet endroit, il a essuyé une pluie de balles, qui ont touché la voiture sous le pare-brise. Le chercheur en a reçu quatre, qui lui ont notamment déchiré la colonne vertébrale, relate le journal américain. L’opération a été terminée en moins de 60 secondes, sans atteindre personne d’autre.
Après l’attaque
La République islamique a par la suite accusé Israël d’avoir commandité l’attentat. Quelques jours plus tard, le parlement iranien a voté un texte préconisant de produire et stocker au moins «120 kilos par an d’uranium enrichi à 20%» ainsi que de limiter certaines inspections sur des installations non nucléaires, y compris des zones militaires suspectes.
En juin dernier, le chef sortant du Mossad Yossi Cohen a implicitement confirmé le rôle de son organisation dans l’assassinat du scientifique ainsi que dans l’acte de sabotage contre le site atomique iranien de Natanz.