«Mensonge», «duplicité», «rupture majeure de confiance». Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian n’a pas mâché ses mots en s’exprimant samedi 18 septembre sur le contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d'euros) pour la fourniture à l'Australie de 12 sous-marins à propulsion diesel que Canberra et Washington ont torpillé cette semaine.
Si Paris ne cache pas son amertume dans cette affaire, pour le géant américain de la restauration rapide Subway c’est au contraire une occasion de plus d’appeler les gens à acheter ses fameux sandwichs avec un jeu de mots, «sub» signifiant sous-marin en anglais.
L’entreprise a ainsi étalé samedi dans le quotidien australien Age une publicité en pleine page montrant un sandwich accompagné des mots «sous-marin non nucléaire 90 milliards de dollars moins cher».
Un journaliste de la chaîne australienne ABC a mis en ligne une photo de cette publicité dans laquelle, selon lui, «un fast food américain trolle désormais les Français».
Un coup de marketing réussi?
Largement partagée, la photo a divisé les internautes. Si certains ont jugé qu’il s’agit d’un exemple de marketing réussi, d’autres ont trouvé que de telles annonces sont inacceptables. Finalement, un internaute confie que lors de son déplacement à travers la France, il a annulé une commande d’une douzaine de sandwichs de Subway après avoir vu cette publicité.
Crise diplomatique
Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni ont annoncé mercredi un partenariat stratégique pour faire face à la Chine, L'AUKUS prévoit la fourniture de sous-marins américains à propulsion nucléaire à Canberra. Ainsi, l’Australie a de fait rompu le «contrat de siècle» avec la France, une perte majeur pour l’industrie navale française. Suite à cette démarche, les ambassadeurs de France à Canberra et à Washington ont été rappelés à Paris pour consultations.
Si d’après l’ambassadeur français en Australie Jean-Pierre Thebault, la France a été poignardés dans le dos, le ministre australien de la Défense Peter Dutton a assuré que son pays avait été «franc, ouvert et honnête» avec la France sur ses préoccupations concernant l'accord, qui a dépassé le budget et pris des années de retard.
Quant à la diplomatie américaine, elle a dit «comprendre» le rappel de l’ambassadeur Philippe Étienne et a proposé de continuer les discussions sur le sujet à haut niveau dans les jours à venir, y compris à l'Assemblée générale de l'Onu la semaine prochaine.