L’administration américaine rejette les injections de rappel de Pfizer, leur efficacité mise en cause

Après que de nouvelles données ont montré que l'efficacité du vaccin de Pfizer chute de façon spectaculaire en seulement quatre mois après la vaccination complète, la demande de la société pharmaceutique d'introduire des injections de rappel a été rejetée par la FDA.
Sputnik
Ce vendredi, Pfizer a soumis un document informatif auprès du comité consultatif de la FDA, agence américaine du médicament Food and Drugs Administration, sur les vaccins et produits biologiques apparentés. Le fabricant a indiqué, sur la base d’études, que son produit perdait près de la moitié de son efficacité contre le variant Delta en l’espace de quelques mois seulement.
La recommandation de Pfizer d’introduire une troisième injection de rappel contre le coronavirus n’a, semble-t-il, pas été prise en compte par l’autorité américaine, puisque son panel a voté contre, invoquant un manque de données de sécurité. Cela laisse le géant pharmaceutique dans une situation délicate.

Étude

Le rapport de Pfizer mentionne une récente étude menée par la branche sud-californienne du consortium médical Kaiser Permanente (KPSC). Elle a évalué l’efficacité globale du vaccin de Pfizer (appelé Comirnaty) contre les variants en termes d’infections et d’hospitalisations en fonction du temps écoulé depuis la vaccination. Les chercheurs se sont basés sur les données recueillies dans l’ensemble des États-Unis entre le 14 décembre 2020 et le 8 août 2021, permettant d’analyser à la fois le variant Delta et d’autres souches du Covid.
Les principaux résultats montrent que l’efficacité du Pfizer contre le variant Delta était élevée au cours du premier mois suivant l’injection, mais qu’elle a considérablement diminué (de 93 à 53%) dans les quatre mois suivant la vaccination complète.
Tableau: Efficacité du vaccin ajustée contre les infections au SARS-CoV-2 sur les 12 ans et plus. Source: Rapport de la FDA, page 12
Les scientifiques de Kaiser Permanente ont également conclu que la protection de Pfizer contre l’hospitalisation dure «jusqu’à environ six mois», et que les «réductions de l’efficacité contre les infections au SARS-CoV-2 dans le temps sont principalement dues à la décroissance de la protection vaccinale plutôt qu’à la résistance du variant Delta contre celle-ci».
Selon le rapport soumis à la FDA, la stratégie de Pfizer consiste actuellement à administrer des doses de rappel environ tous les six mois. Ces recommandations ont été émises sur la base des résultats d’une analyse post hoc des cas en fonction du temps écoulé depuis la vaccination. Il semble que cela soit la seule solution proposée par Pfizer pour le moment.

Autorisé ailleurs?

Malgré le fait que l’efficacité de son vaccin diminue si rapidement, Pfizer n’a pas réussi à convaincre le régulateur américain d’introduire des doses de rappel. Néanmoins, il n’est pas garanti que le géant pharmaceutique obtienne les mêmes réponses des gouvernements d’autres pays comme l’Australie, le Canada ou la Nouvelle-Zélande.

Vague d’infections

Les pays qui semblaient mener des campagnes vaccinales à la fois précoces et réussies au début de l’année et qui comptaient en grande partie sur le vaccin de Pfizer, parmi lesquels les États-Unis, connaissent aujourd’hui un nouveau pic d’infections. Israël en particulier, où plus de 60% des habitants ont été entièrement vaccinés avec Pfizer, était censé devenir un exemple démontrant l’efficacité du vaccin, et pourtant lui aussi connaît une nouvelle vague de Covid-19.
Il ne s’agit pas du seul problème auquel Pfizer a été confronté ces derniers mois. Une étude prépubliée de la Mayo Clinic (Minnesota) a conclu que l’efficacité du Pfizer contre le variant Delta passait de 76% à 42%. Malgré les performances insuffisantes de son vaccin, Pfizer-BioNTech a obtenu des contrats pour 2,1 milliards de doses dans le monde entier en juillet 2021, avec potentiellement trois milliards de doses d’ici à la fin de l’année.
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