Selon des photographes et des témoins, la plaque du ministère a été recouverte d'une nouvelle appellation en persan et arabe annonçant en lieu et place un département présidant à l'ordonnance du bien, comme ce fut le cas sous les précédents régimes islamiques afghans.
Des employées du ministère expliquent sur des vidéos visionnées par Reuters ne pouvoir se rendre à leur travail depuis des semaines. Ordre leur est donné de retourner chez elles.
Le bâtiment a finalement fermé ses portes jeudi, témoigne l'une des fonctionnaires.
Sollicités, les taliban* n'avaient pas répondu dans l'immédiat.
Le retour de la police religieuse à Kaboul inquiète la population, au premier chef la jeunesse.
Les précédents ministères pour la promotion de la vertu et la prévention du vice ont laissé des souvenirs douloureux de harcèlement, châtiments corporels et punitions pour quiconque enfreignait la charia - barbes trop courtes pour les hommes, voiles pas assez couvrants pour les femmes, respect des cinq prières quotidiennes, etc. Des manquements furent également punis par des exécutions publiques.
Le retour de ce ministère de sinistre mémoire avait été officialisé lors de l'annonce de la composition du nouveau gouvernement taliban, le 7 septembre, qui ne compte aucune femme dans ses rangs. On ignore si le ministère de la Condition féminine est maintenu.
Un haut responsable taliban* a déclaré cette semaine que les femmes ne seraient plus autorisées à travailler avec des hommes dans les ministères.
*Organisation terroriste interdite en Russie