Les jeunes adultes vapoteurs risquent de développer des troubles de l’alimentation tels que l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie, ont déduit les auteurs de l’étude parue dans la revue Eating Behaviors.
«Parmi un large échantillon d'étudiants, le vapotage a été associé à un trouble de l'alimentation autodéclaré au cours de la vie et à un risque élevé de trouble de l'alimentation», a constaté l’équipe américano-canadienne de scientifiques qui a examiné les données de 51.231 étudiants américains dans le cadre de l’étude.
«Une prévalence plus élevée du vapotage chez les personnes présentant des symptômes de troubles de l'alimentation est préoccupante vu que la co-occurrence de ces comportements peut exacerber les complications de santé telles que les problèmes cardiovasculaires, pulmonaires et neurologiques», a précisé l'auteur principal de l'étude Kyle Ganson, de l'université de Toronto, dans un communiqué.
En outre, les gens peuvent recourir au vapotage à la nicotine à des fins de supprimer l'appétit et d’accélérer la perte de poids, a poursuivi le chercheur.
Le co-auteur de l’étude, Jason Nagata, de l'université de Californie, a pointé la pertinence des conclusions faites dans le contexte de la crise sanitaire. Il a appelé les médecins à porter une attention particulière à la santé des étudiants et les étudiants à consulter les personnels de santé en cas de besoin.
Près d’un million de Français
En France, les troubles des conduites alimentaires (TCA) touchent près d'un million de personnes, mettait en garde la Fédération française anorexie boulimie à l’occasion de la première journée de sensibilisation aux TCA en France le 2 juin 2021.
Selon l’association, 1% des femmes et 0,3% des hommes souffrent d’anorexie mentale, 1,5% des femmes et 0,5% des hommes ont un diagnostic «boulimie» et environ 3% des femmes et 1,5% des hommes ont de l’hyperphagie boulimique.
De plus, selon une étude menée pendant le premier confinement par Valentin Flaudias, chercheur à l’université Clermont-Auvergne, la plupart des étudiants ont constaté un niveau de stress élevé (75%), ce qui allait avec une augmentation du risque de troubles alimentaires. Il s’agissait en particulier des épisodes de consommation de façon compulsive.