La France attend toujours «des explications» après l’abandon du contrat sur les sous-marins

Paris attend toujours que ses alliés «fassent valoir leurs arguments» suite à l’abandon par l’Australie du contrat pour la livraison de sous-marins conventionnels français, selon Emmanuelle Wargon.
Sputnik
Après la rupture par Canberra du contrat de fourniture de sous-marins, qui a engendré une crise transatlantique, la partie française attend toujours des explications, a fait savoir la ministre déléguée au logement, Emmanuelle Wargon.
«Nous attendons des explications», a déclaré la responsable sur Franceinfo. «La rupture de ce contrat est un coup de tonnerre et c'est un coup très dur».
Selon elle, il faut que les alliés de Paris «puissent faire valoir leurs arguments pour que nous comprenions et que nous puissions ensuite prendre toutes les dispositions nécessaires».
Pour sa part, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a évoqué sur France 24 «une grave rupture de confiance de la part de l’Australie» qui concerne non seulement la France mais l'Europe dans son ensemble.

Nouvelle alliance militaire

Mercredi 15 septembre, le Président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue australien Scott Morrison ont annoncé un vaste pacte de sécurité dans la zone indopacifique, baptisé AUKUS.
Cette alliance, qui prévoit notamment la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie, a ainsi amené Canberra à rompre un contrat de près de 56 milliards d’euros passé auprès de la France pour la livraison de sous-marins conventionnels à propulsion diesel-électrique.

Rappel des ambassadeurs

L’abandon du projet a suscité d’amères réactions chez les dirigeants français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ayant dénoncé «un coup dans le dos» de la part de Canberra. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a quant à lui évoqué «une rupture de contrat moral».
Deux jours après l’annonce de la nouvelle alliance militaire, la France a rappelé pour consultations ses ambassadeurs en poste en Australie et aux États-Unis, évoquant la «gravité exceptionnelle» des décisions prises par ces deux pays.
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