À Marseille, les 60 familles de Roms de la rue de Cazemajou, soit 200 personnes, doivent être prochainement évacuées pour permettre les travaux d’extension du tramway, rapporte La Provence.
Selon le quotidien régional, une réunion en préfecture réunissant la métropole, la mairie de la cité phocéenne, le département, Euromed et la SNCF a envisagé, sans demander l’avis des habitants, leur installation provisoire sur le terrain de football de Font-Vert.
«Mais à Marseille, on le sait, le temporaire peut durer 20 ans!», a déclaré à Libération Denis Rossi, vice-président du conseil de territoire délégué à la rénovation urbaine et à la politique de la ville, conseiller départemental et d’arrondissement.
La décision a suscité la colère d’un responsable associatif.
«Là, c’est trop. On découvre que l’installation de familles de la communauté rom est étudiée juste ici, où on ne cesse de se battre pour tout, pour avoir de l’éclairage, pour que ce soit nettoyé…», tempête-t-il, cité par La Provence.
«C’est une bombe à retardement»
Pour les riverains, cette installation est hors de question.
«Déjà c’est très chaud sur Font-Vert. Rajouter 200 Roms, il y aura de gros problèmes, pas venant de moi. On connaît le quartier, on y vit et en ce moment c’est une bombe à retardement», a signalé un habitant au micro de BFM TV.
Pour empêcher l’installation des Roms, les habitants ont érigé des barrières avec des frigos et des grillages.
«On les aime bien, ce sont des gens qu’on apprécie. Mais ici on ne veut pas… La venue de Roms, cela va empirer», lui fait écho un autre jeune habitant du quartier.
Une triste expérience il y a quatre ans
BFM TV rappelle que la cité Font-Vert avait déjà accueilli des gens du voyage il y a quelques années et que cette expérience avait dégénéré à l’époque.
«Ils étaient là déjà il y a quatre ans. Les jeunes les ont fait partir. La misère avec la misère, cela suffit», s’insurge une riveraine.
Selon le pure player d’enquêtes Marsactu, à Marseille l’installation des familles évacuées est envisagée dans des habitats modulaires. Ailleurs c’est souvent différent.
Fin août, deux campements de Roms abritant 24 familles ont été évacués à Montpellier. Seules les familles les plus précaires seront prises en charge dans des logements transitoires, selon France Bleu.