Depuis ce vendredi 17 septembre, l’application «Navalny» n’est plus disponible et ne fonctionne plus sur les plateformes de Google et Apple. À compter du 20 août, ces deux entreprises avaient été sommées par les autorités russes de la supprimer de leur magasin d’applications, car celle-ci est en lien avec le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), interdite en Russie pour extrémisme. L’ambassadeur américain à Moscou avait lui aussi été informé du caractère illégal de l’application.
La veille, des avocats représentant les géants technologiques américains ont été convoqués par la Commission du Conseil de la Fédération sur l’ingérence électorale. Il leur a été rappelé que ne pas se soumettre à la loi pouvait conduire à des sanctions financières voire aller jusqu’au pénal. Des représentants d’Apple ont assuré que des «subtilités juridiques» ont empêché la société de retirer l’application de l’Appstore.
«Navalny» a toutefois été supprimée dans les heures qui ont suivi la réunion. Le chef de la Commission en question, Andreï Klimov, a salué ce vendredi un «pas dans la bonne direction» de la part de Google et Apple, soulignant que ce n’est pas la première fois qu’ils reçoivent des avertissements pour supprimer des contenus illégaux. Facebook et Twitter ont également été concernés cette année.
«Cette application, elle est interdite dans notre pays. Les deux plateformes ont été notifiées en conséquence. Et conformément à la lettre et à l’esprit de la loi, elles ont manifestement pris cette décision», a commenté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Ingérence
L’application «Navalny», créée en 2015, se décrit comme un «blog» de l’opposant russe Alexeï Navalny, en prison depuis février dans le cadre de l’affaire Yves Rocher pour laquelle il avait été reconnu coupable d’escroquerie. Mais cet outil a suscité la crainte des autorités d’être utilisé comme un moyen d’ingérence dans les élections russes.
Dans le cadre des élections législatives, qui ont débuté ce vendredi et se clôturent dimanche, l’application proposait à ses utilisateurs un «vote intelligent», consistant à voter de sorte à favoriser les partis autres que celui au pouvoir, Russie unie. Le ministère des Affaires étrangères assure par ailleurs disposer de «preuves irréfutables» que ce projet était aidé par les plateformes américaines, notamment pour contourner les blocages.