Apparu comme prévu au début du printemps dans l’hémisphère Sud, le trou dans la couche d’ozone s’avère en 2021 être plus inquiétant que durant les années précédentes, alertent les scientifiques de l’observatoire européen de l’atmosphère Copernicus (CAMS).
Ainsi selon eux, le trou dans la couche d’ozone situé au-dessus du pôle Sud a «désormais atteint une étendue plus grande que l’Antarctique», soit 75% plus large que la plus grande taille qu’il n’ait jamais atteint ces dernières années.
«Il mesure actuellement entre 22 et 23 millions de kilomètres carrés, soit une taille proche du record du plus grand trou dans la couche d’ozone atteint en 2006 avec 25 millions de kilomètres carrés», explique Vincent-Henri Peuch, directeur du service Copernicus pour la surveillance de l’atmosphère cité par Le Parisien.
Trop tôt pour paniquer
La situation semble d’autant plus préoccupante que le trou n’a pas encore atteint son apogée, attendue entre mi-septembre et mi-octobre. Pourtant, le chercheur au Centre d’aéronomie spatiale Simon Chabrillat, contacté par Le Point, estime qu’il est encore trop tôt pour constater l’ampleur du phénomène.
«C’est plutôt dans un mois qu’on pourra vraiment dire si la situation est exceptionnelle ou pas», insiste-t-il.
En effet, lorsque les températures commencent à augmenter à la fin du printemps austral, l’appauvrissement de la couche d’ozone ralentit. En décembre, les niveaux d’ozone reviennent généralement à la normale.
Pas de retour à la normale avant 2060
La couche d’ozone, qui protège la planète des rayons ultraviolets, se reconstitue progressivement depuis l’interdiction des halocarbures lors du protocole de Montréal en 1987 par 24 pays et la Communauté économique européenne (CEE).
Néanmoins, ce processus est assez lent et il faudra attendre «les années 2060 ou 2070 pour voir l’élimination complète des substances appauvrissant la couche d’ozone», constate Copernicus dans un communiqué.