La chancelière allemande est en fonction depuis novembre 2005, soit près de 16 ans d’exercice ininterrompu du pouvoir.
«Elle a changé le visage de l’Allemagne mais son héritage est un peu maigre. Elle a eu le privilège d’hériter d’une Allemagne assez solide sur le plan économique. Elle a profité des réformes de l’ancien chancelier Schröder et elle ne laisse pas grand-chose», analyse au micro de Sputnik l’ex-ministre autrichienne des AE Karin Kneissl.
La dernière étape de sa succession risque d’être serrée. Dans les sondages, Armin Laschet, son remplaçant à la tête de la CDU, le parti conservateur, talonne Olaf Scholz, son opposant de la CSU de centre gauche. Que pourrait signifier le résultat du scrutin pour l’avenir du pays, celui de l’Europe et de la relation franco-allemande?
Pour l’ancienne diplomate, les relations d’Angela Merkel avec la France variaient selon le Président:
«Il y a toujours eu une volonté française de mettre un tampon français sur le projet européen. Il y a trois ans, le Président Macron a tenu son discours à la Sorbonne pour développer ce projet. Angela Merkel n’y a jamais répondu, Berlin ne voulait pas de grand projet. Madame Merkel a laissé Macron sous la pluie.»
Si on reprend les 16 années de la chancellerie Merkel, quels thèmes marqueront le bilan de la chancelière? Karin Kneissl considère qu’il n’y pas eu de sujet phare mais seulement des actes «de circonstance»:
«Deux sujets émergent. Tout d’abord sa fameuse phrase "On peut le faire" en 2015, lorsqu’elle a déclaré que l’Allemagne ouvrait sa porte à tous les réfugiés de Syrie et d’Afghanistan –et que beaucoup de gens qui n’étaient ni Syriens ni Afghans sont ainsi arrivés dans le pays. L’autre sujet qui restera davantage gravé dans l’histoire, c’est la transition énergétique. En mars 2011, le lendemain du désastre nucléaire au Japon, à trois jours d’une élection, Merkel avait dit sur l’instant qu’on allait sortir du nucléaire tout de suite, maintenant. C’était une décision très isolée, elle n’avait contacté ni Paris ni Bruxelles.»