Un an et demi après le début de la crise sanitaire, aux conséquences également économiques et sociales, 62% des Français sont d’accord avec la proposition: «la France est en déclin». C’est la principale conclusion du sondage de l’Institut CSA (Consumer Science & Analytics, à ne pas confondre avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel) pour CNews du 16 septembre.
La chaîne précise que les plus jeunes (25-34 ans) sont légèrement plus «déclinistes» que les autres, soit 69%. La division s’opère davantage sur le champ politique. Ainsi, ceux qui pensent que la France est en déclin sont bien plus majoritaires chez les électeurs de droite (82%) et d’extrême droite (94%).
À gauche, moins de la moitié (48%) partagent ce sentiment, sauf chez les sympathisants de La France insoumise (55%) et l’extrême gauche (60%). Les plus optimistes quant à l’avenir du pays se trouvent chez les partisans de La République en marche, qui sont 70% à estimer que «la France n’est pas en déclin».
Miser sur le déclin
Pour CNews, cette enquête vient confirmer que «le déclinisme est souvent considéré l’apanage des électeurs de droite et extrême droite». Le 5 septembre, Jean Castex y faisait référence en commentant la potentielle candidature à la présidentielle d’Éric Zemmour. Selon lui, le polémiste «fait partie de ceux qui misent sur le déclin du pays». «Par les temps qui courent, mettre de l’huile sur le feu en permanence est irresponsable», avait-il dénoncé.
Le 5 septembre, après avoir déclaré sa candidature pour la primaire de la droite, Éric Ciotti avait affirmé que «nous sommes dans une France en déclin», avec un État «défaillant». «Nous sommes dans un pays aujourd'hui, je le crains, je le dis, en voie de déclassement», avait-il insisté, misant notamment sur des réponses pénales plus fortes et une réforme du droit du sol.
Moins pessimistes qu’avant
Il convient toutefois de noter qu’il y a tout juste un an, le 15 septembre 2020, le baromètre «Fractures françaises» d’Ipsos/Sopra Steria donnait 78% de répondants en accord avec la phrase «la France est en déclin», soit 16 points de plus qu’actuellement. Les préoccupations majeures étaient le Covid-19 (49%), les difficultés en termes de pouvoir d’achat (39%) et l’avenir du système social (37%).
En ce mois de septembre, deux études viennent ajouter un peu d’optimisme, du moins sur le plan économique. Celle de l’Insee prévoit une croissance du PIB de 6,2% pour 2021. En 2020, il avait chuté de 8%. Cette croissance aurait été portée par la hausse de la consommation des ménages. En parallèle, la Banque de France prévoit de son côté 6,3% d’augmentation du PIB. Selon elle, pour maintenir une bonne croissance au cours des prochaines années, le facteur décisif sera l’utilisation du surplus d’épargne amassé pendant la pandémie.