Ce jeudi 16 septembre sort le nouveau livre d’Éric Zemmour «La France n’a pas dit son dernier mot», un événement littéraire pour certains, mais un douloureux rappel du passé pour Hapsatou Sy. Dans un message diffusé sur Twitter, la chroniqueuse qui a récemment quitté le groupe Canal+ se plaint du fait que le polémiste y évoquerait un passage télévisé où il s’en était pris à son prénom.
«Éric Zemmour continue de me harceler», indique-t-elle, «il continue de s’attaquer à mon identité et à mon nom, mais également à mon parcours et à mon histoire». Il ne s’agit pas de messages directs de l’essayiste, mais bien de la part de «sa meute». «Je sors de plus de six mois de maladie, touchée par ce mal que je pensais puant mais indolore. À l’heure de tous des débats sur les prénoms, je reçois chaque jour des horreurs», ajoute-t-elle.
Mme Sy dénonce par ailleurs le manque de réaction de ses pairs. Elle précise que son message s’adresse à son «ancienne direction», dont Vincent Bolloré, le patron de Canal+, ainsi qu’à certains de ses anciens collègues, notamment Cyril Hanouna, Christine Kelly, Raquel Garrido ou encore Thierry Ardisson. Elle mentionne également Emmanuel Macron, Marlène Schiappa et Gérald Darmanin.
En mai dernier, lorsque M. Zemmour s’était fait agresser à Paris, la chroniqueuse avait jugé que ce dernier subissait simplement les «conséquences de cette incitation à la haine» et qu’il «récolte ce qu’il sème».
Prénoms
En septembre 2018, dans l’émission Salut les Terriens sur C8, Éric Zemmour avait qualifié son prénom d’«insulte à la France» et l’avait rebaptisée «Corinne». L’extrait avait été coupé au montage par la société de production, mais la chroniqueuse l’avait ensuite diffusé sur les réseaux sociaux. Défendue par Éric Dupond-Moretti, elle avait porté plainte pour «injure raciste». Le procès aura lieu en septembre 2022. Le 31 août dernier, elle a annoncé quitter le groupe Canal+, qu’elle accuse d’être le relais des idées du polémiste, lequel a depuis quitté l’émission Face à l’info sur CNews.
Récemment apparu sur France 2 et RTL, M. Zemmour a réitéré sa volonté de s’attaquer aux prénoms à consonance étrangère afin de «refaire des Français». Sans être officiellement candidat à la présidentielle, il a affirmé que s’il était à l’Élysée, il rétablirait la loi de 1803, obligeant les parents à choisir parmi les prénoms des différents calendriers et de l’Histoire ancienne. Tombé en désuétude dès la seconde partie du XXe siècle, le texte avait été supprimé en 1993.