«Philosophiquement» favorable à la peine de mort: Zemmour à l’origine d’une énième polémique

Alors que la peine de mort a été abolie en France il y a 40 ans, le polémiste, qui tient toujours en suspens sa décision sur sa participation à la présidentielle, s’est dit «philosophiquement» pour le rétablissement de la peine capitale. Son argument principal: «la majorité» des Français y est favorable.
Sputnik
Fidèle à sa ligne polémique, Éric Zemmour a abordé un sujet clivant, celui du rétablissement de la peine de mort.
«Je ne pense pas qu'on ait bien fait d'abolir la peine de mort», lance-t-il sur BFM TV ce mercredi, ajoutant qu’il y est «philosophiquement» favorable.
40 ans après son abolition, «la majorité des Français» est favorable à la peine de mort, poursuit le polémiste qui, toujours sur BFM TV, refuse de se prononcer sur une éventuelle candidature à sept mois de l'élection. D’après le dernier sondage disponible sur le sujet et réalisé pour la fondation Jean Jaurès, l’institut Montaigne et Le Monde, en 2020, 55% des Français affirmaient qu'il «faudrait rétablir la peine de mort en France», majoritairement des sympathisants RN et LR (respectivement 85% et 71%).
D’après Zemmour, l’exécution en Syrie des terroristes impliqués dans les attaques du 13 novembre 2015 serait un rétablissement non officiel de cette peine. «On le fait sans le dire», note-t-il, mais ce revirement ne fait pas partie de ses priorités.

«Il y a d’autres moyens de rendre la justice»

Logiquement, ses propos ne sont pas passés inaperçus. Le même jour, intervenant sur CNews, le député et candidat à la primaire de la droite Éric Ciotti a exprimé son désaccord: «Je ne suis pas favorable au rétablissement de la peine de mort. Dans une société civilisée, il y a d’autres moyens de rendre la justice».
Les propos polémiques d’Éric Zemmour interviennent peu avant le discours à l’Assemblée nationale de l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter, à l’origine de l’abolition de la peine de mort en France en 1981. Ce 15 septembre, il s’est prononcé sur l’abolition universelle de la peine capitale dans le monde.
​Garde des Sceaux sous François Mitterrand, Robert Badinter a tenu son célèbre discours le 17 septembre 1981 devant un hémicycle qui a voté l'abolition par 363 voix contre 117, suivi par le Sénat. Elle a été finalement inscrite dans la Constitution en 2007 sous Jacques Chirac.
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