L'UE va lancer dans les semaines à venir un examen de ses règles budgétaires

La Commission européenne va lancer dans les prochaines semaines un réexamen des règles budgétaires de l'UE avec l'objectif de parvenir à une réforme d'ici 2023, a déclaré mercredi sa présidente Ursula von der Leyen.
Sputnik
Le pacte de stabilité et de croissance plafonne le déficit public autorisé des États membres à 3% de leur produit intérieur brut (PIB) et leur dette publique à 60%, des limites que la plupart des pays dépassent depuis des années. Ces règles sont en outre suspendues depuis 2020 afin de permettre aux États de soutenir leurs économies face au choc provoqué par la crise du coronavirus.
Certains, comme le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire, plaident en outre pour une révision de ces dispositifs afin de permettre de financer les investissements nécessaires à la lutte contre le changement climatique.
«La Commission va relancer la discussion sur un réexamen de la gouvernance économique dans les prochaines semaines. L'objectif est de bâtir un consensus sur la manière d'avancer bien avant 2023», a fait savoir Ursula von der Leyen en exposant devant le Parlement européen ses priorités pour l'année à venir.
La présidente de la Commission a abordé un large éventail de sujets dans son deuxième discours annuel sur l'état de l'Union depuis son accession à la tête de l'exécutif de l'UE, un mandat marqué jusqu'à présent par une succession de défis politiques, sanitaires et économiques, entre Brexit et crise du coronavirus.
«L'année prochaine, notre résolution sera une fois encore mise à l'épreuve», a-t-elle prévenu.
Alors que, fin août, 70% de la population adulte de l'UE était complètement vaccinée contre le Covid-19, d'importantes disparités demeurent entre les 27 pays membres.

Sommet de la défense pendant la présidence française

Ursula von der Leyen a déclaré qu'il s'agissait d'un motif d'inquiétude pour elle.
«Nous devons continuer sur notre lancée», a-t-elle lancé. «Nous avons obtenu 1,8 milliard de doses supplémentaires. C'est assez pour nous-mêmes et notre voisinage au moment où des injections de rappel sont nécessaires. Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cette pandémie ne se transforme pas en une pandémie de non-vaccinés».
Elle a annoncé que l'UE allait donner 200 millions de doses supplémentaires de vaccins d'ici le milieu de l'année prochaine aux pays à faibles revenus en plus des 250 millions de doses déjà promises.
La présidente de la Commission européenne a aussi rappelé que la lutte contre le changement climatique figurait au sommet de ses priorités.
Elle a déclaré que l'UE allait augmenter de quatre milliards d'euros d'ici 2027 son soutien financier aux pays pauvres pour les aider à combattre le réchauffement de la planète et ses conséquences, tout en appelant les États-Unis à faire aussi un effort.
«S'ils comblaient ensemble le déficit de financement de l'action climatique, les États-Unis et l'Union européenne feraient preuve de leadership sur le climat et enverraient un signal fort au reste du monde», a-t-elle soutenu.
Un mois après la prise de Kaboul par les taliban* et l'évacuation chaotique des Occidentaux dans le sillage des Américains, Ursula von der Leyen a jugé que l'Europe devait «passer à la vitesse supérieure» en matière de défense pour réduire sa dépendance à l'égard des États-Unis.
Pointant du doigt un manque de volonté politique sur le sujet, elle a annoncé l'organisation d'un sommet de la défense européenne durant la présidence française de l'UE au premier semestre 2022, sous l'impulsion d'Emmanuel Macron.
«Vous pouvez disposer des forces les plus avancées au monde, mais si vous n'êtes jamais prêt à les utiliser, à quoi servent-elles?», s'est-elle interrogée au sujet des forces de réaction européennes. «Ce qui nous a manqué jusqu'à présent, ce ne sont pas seulement des capacités supplémentaires, c'est la volonté politique».
*Organisation terroriste interdite en Russie
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