Affaire Lagardère-fonds Amber: le siège de Lagardère perquisitionné mardi

Le siège parisien de la société Lagardère a été perquisitionné mardi 14 septembre dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en avril sur un différend entre le groupe et son actionnaire le fonds Amber Capital, a indiqué le parquet national financier (PNF) mercredi.
Sputnik
Les juges d'instruction ont ordonné cette perquisition dans le cadre de l'information judiciaire ouverte au mois d'avril 2021 des chefs, notamment, d'«achat de votes», d'«abus de biens sociaux», de «compte inexacts» et d'«information fausse ou trompeuse», selon la source, confirmant une information du Point.
Au printemps, Arnaud Lagardère, 60 ans, a dû céder face aux puissants actionnaires de la multinationale parmi lesquels Vincent Bolloré, Bernard Arnault et le fonds britannique Amber Capital, qui contestaient sa gouvernance.
Il était menacé de blocage et confronté aux difficultés économiques de son groupe - propriétaire d'Hachette Livre et de plusieurs médias dont la radio Europe 1 et l'hebdomadaire Paris Match - pendant la pandémie.
Le projet de transformation, présenté fin avril et validé fin juin en assemblée générale, a mis fin au statut atypique du groupe en commandite par actions, qui rendait l'héritier de Jean-Luc Lagardère indéboulonnable bien que très minoritaire au capital.
Arnaud Lagardère a obtenu par cet accord un poste de PDG pour six ans.
Avant ce dénouement, la lutte d'influence avait duré pendant des mois entre Vincent Bolloré (Vivendi) allié au fonds Amber Capital, et l'homme le plus riche de France et PDG de LVMH, Bernard Arnault.
Cette lutte avait amené Amber Capital, initiateur de la fronde contre la gouvernance, à déposer une plainte au PNF, en février selon Le Monde, dans une guérilla qui avait déjà pris à plusieurs reprises des détours juridiques.
Mais à l'occasion de la signature du projet de transformation fin avril, Lagardère avait signé un «accord transactionnel» avec Amber Capital qui était supposé mettre fin aux diverses procédures judiciaires qui les opposaient depuis des années.
Le PNF s'est toutefois saisi de la plainte d'Amber Capital et a ouvert le même mois une information judiciaire.
Mercredi, Lagardère n'a pas souhaité commenter l'information de la perquisition.
Lorsque Le Monde a annoncé l'existence de cette enquête en juillet, le groupe a indiqué dans un communiqué qu'il «respect(ait) la loi et se défendr(ait) vigoureusement contre toute allégation contraire».
«Lagardère SA déplore enfin la fuite dans la presse d'informations qui résulteraient d'une procédure d'instruction, en méconnaissance du secret de l'instruction qui est protégé pénalement et a demandé à ses conseils d'engager toute procédure judiciaire en conséquence de cette violation», ajoutait le communiqué.
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