Accusé du viol d’une personne vulnérable et d’intimidation envers un élu public, à savoir Patrick Balkany, le chef de la Ligue de défense noire africaine Egountchi Behanzin est passé hier sur le plateau de Touche pas à mon poste.
Cyril Hanouna a fait cette invitation alors que Gérald Darmanin a décidé d’entamer la dissolution de ce groupe sur fond des violences dans la commune normande de Val-de-Reuil. Une décision qui a été contestée par Egountchi Behanzin.
«J’aimerais voir par quelle acrobatie juridique il va nous dissoudre. Et s’il y arrive, je suis prêt à l’inviter à boire un verre au salon chez moi», a lancé celui qui qualifie cette décision de «politique» et d’«attaque personnelle contre [s]a personne» alors que les élections approchent.
Souhaitant cette dissolution, le ministre de l’Intérieur lui a imputé des violences et d’être raciste.
Suite à une bagarre entre enfants, un d’origine kurde et l’autre sénégalais, Val-de-Reuil a été le théâtre de tensions pendant cette dernière semaine. Le 11 septembre, dans le cadre d'une action entamée par la LDNA, l’hôtel de ville a été investi par une trentaine d’individus, le maire a été enfariné et sa première adjointe a reçu des coups, selon les propos de l’édile.
Alors que l’animateur Matthieu Delormeau épinglait Egountchi Behanzin pour ces actes, ce dernier a nié toute implication de membres de son groupe dans les violences.
«Cyril, on parle, mais personne ne démontre sur ces images quelle personne de la LDNA a fait quoi que ce soit», a-t-il insisté en dénonçant une «diffamation».
Il «serait allé jusqu’à inviter Ben Laden»
Le choix de cet invité n’a pas été apprécié sur les réseaux sociaux, certains pointant notamment le casier judiciaire d’Egountchi Behanzin. D’après eux, c’est «honteux» de lui donner la parole.
Parmi ceux qui ont critiqué à ce titre Cyril Hanouna, on trouve le reporter Julien Bahloul. Si l’animateur «en avait les moyens, [il] serait allé jusqu’à inviter Ben Laden en plateau face à ses détracteurs pour faire du buzz et de l’audience», a-t-il jugé.
Le ton sur le plateau a monté d’un cran lorsque, traité de raciste et d’antisémite par Jean Messiha, ancien cadre du Rassemblement national, Egountchi Behanzin a lancé que «la France a collaboré pour exterminer les juifs et les noirs».
Estimant qu’«il faut juger les actes mais pas les opinions», l’essayiste Barbara Lefebvre a dénoncé sur RMC le «réflexe du gouvernement de tout dissoudre». Et de poursuivre:
«Je suis pour la liberté d’expression. On a une justice et une police pour réprimer les actes violents».
Pour elle, «chez Cyril Hanouna, c’est un lieu de débat c’est Apostrophe de Bernard Pivot. […] Laissons-le [le chef de la LDNA] parler».