Le renseignement américain possède des informations, selon lesquelles Al-Qaida* n’a pas actuellement la capacité de mener des attaques extérieures, a révélé Antony Blinken lors de son discours ce 13 septembre.
«En ce 20e anniversaire des attaques du 11 septembre, alors que nous honorons les presque 3.000 hommes, femmes et enfants qui ont perdu la vie, on nous rappelle pourquoi nous sommes allés en Afghanistan en premier lieu: rendre justice à ceux qui nous ont attaqués et veiller à ce que cela ne se reproduise plus. Nous avons atteint ces objectifs il y a longtemps. Oussama ben Laden a été tué en 2011, il y a une décennie. Les capacités d'Al-Qaida* ont été considérablement dégradées, notamment sa capacité de planifier et de mener des opérations extérieures», avance-t-il.
Il a assuré que les États-Unis étaient déterminés à rester «vigilants» en ce qui concerne le rétablissement des capacités de ce groupe terroriste de mener des attaques en dehors de l'Afghanistan. Le secrétaire d'État a également souligné que Washington entendait maintenir une coordination étroite avec ses partenaires internationaux sur la question.
Antony Blinken a parlé ce lundi devant les membres du Congrès américain du retrait des forces américaines d'Afghanistan.
En cinq heures d'échanges avec les législateurs, le secrétaire d'État a défendu la décision du Président Joe Biden de retrait et a repoussé les accusations selon lesquelles le département d'État aurait dû faire davantage pour aider les Américains et les Afghans à risque à être évacués, accusant l'administration précédente d'avoir manqué d’un plan.
Il a noté à plusieurs reprises que l'ancien Président Donald Trump avait négocié l'accord de retrait avec les talibans*, et a déclaré que l'administration Biden ne pouvait pas renégocier en raison des menaces du groupe de recommencer à tuer des Américains.
«Rien ne prouve que rester plus longtemps aurait rendu les forces de sécurité afghanes ou le gouvernement afghan plus résilients ou plus autonomes», a déclaré Antony Blinken.
Auparavant, Joe Biden avait déjà mis en avant, dans l’une de ses interviews, la nécessité de quitter l’Afghanistan, alors qu’un sondage a montré que la plupart de la population n’apprécie pas la manière dont les États-Unis ont retiré leurs troupes d’Afghanistan. Notamment, à en croire les chiffres d’un sondage publié le 22 août par CBS, le nombre de ceux qui approuvent le retrait comment il s’est passé était en baisse. 49% des personnes interrogées ont cru Joe Biden compétent alors qu’en avril ce chiffre s’élevait à 56%. 55% considéraient alors que les actions du chef d’État étaient efficaces contre 47% fin août.
Pour sa part, Joe Biden avait insisté sur le fait que les États-Unis étaient entrés en Afghanistan seulement parce que c’était de là que ben Laden avait planifié les attaques du 11 septembre et que, s’il s’était trouvé à un autre endroit, Washington n’y aurait jamais envoyé ses troupes.
Le retrait d’Afghanistan
Sur fond de retrait des troupes américaines et de leurs alliés du pays, les talibans* ont lancé une offensive, et le 15 août ils ont pris le contrôle de presque tout le pays, entrant dans Kaboul.
Le Président afghan, Ashraf Ghani, s’est enfui, expliquant son geste par le désir d'éviter «un bain de sang». Les séquences partagées sur Internet ont montré la panique régnant dans l’aéroport de Kaboul.
Tandis que les États-Unis ont quitté le pays comme prévu le 31 août, les talibans* ont revendiqué le 6 septembre la victoire dans le Panchir, annonçant que la prise de cette région, la dernière leur résistant encore, achevait leur prise de contrôle de l'Afghanistan et ont dévoilé leur gouvernement. Leur victoire a été annoncée par leur porte-parole, Zabiullah Mujahid.
*Organisation terroriste interdite en Russie