En parallèle de leurs manœuvres militaires conjointes Zapad-2021, Minsk et Moscou se sont entendus sur la fourniture d’armements. Le Président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a annoncé l’achat de matériel pour l’équivalent de plus d’un milliard de dollars, jusqu’en 2025.
«Je suis très reconnaissant aux dirigeants russes, à l'armée et à l'industrie de la Défense d'avoir donné leur accord pour une liste d'armes qui arriveront d’ici 2025. Il s'agit notamment d'une douzaine d'avions […] de plusieurs dizaines d'hélicoptères et de TOR-M2. Ces gros volumes prouvent que nous prenons très au sérieux la zone Ouest, où nous sommes en contact direct avec les troupes de l’Otan», a déclaré le chef d’État biélorusse à la presse.
Alexandre Loukachenko a également confié avoir discuté avec Vladimir Poutine des systèmes de défense antiaérienne S-400, ainsi que de leur déclinaison de dernière génération, les S-500, dont les récents essais se sont montrés probants. Plusieurs États, comme la Turquie, se sont d’ailleurs positionnés pour en acquérir.
En déplacement dans l’ouest du pays, Alexandre Loukachenko a de plus félicité ses troupes, qui participent à des exercices conjoints avec l’armée russe, impliquant près de 200.000 hommes.
Tensions diplomatiques
L’annonce de ces achats survient dans un contexte diplomatique tendu. La Pologne a en effet déployé des militaires à sa frontière avec la Biélorusse et décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions, début septembre. Varsovie craint notamment un afflux de migrants, en provenance du Moyen-Orient ou d’Asie centrale, et accuse Minsk d’instrumentaliser la situation.
La tension entre les deux États a également été exacerbée par l’affaire Tsimanouskaya. L’athlète biélorusse a en effet trouvé refuge en Pologne après les J.O. de Tokyo, alors qu’elle était en délicatesse avec les autorités sportives de son pays pour avoir critiqué ses entraîneurs.
Au nord, les relations de Minsk avec ses voisins baltes se sont aussi rafraîchies. La Lituanie et la Lettonie accusent en outre le Président biélorusse de ne pas maîtriser, voire de manipuler les flux migratoires. La Biélorussie se plaint en retour d’une certaine incompétence des pays baltes en la matière, et dénonce les mauvais traitements infligés par les gardes-frontières aux migrants.
L’Ukraine s’est aussi invitée dans la danse, promettant d’envoyer 38 tonnes de barbelés à la Lituanie qui en manquait pour renforcer sa frontière.