Des officiers de la marine ont remonté des eaux au large de l’île d’Elbe, en Italie, une créature étrange qui ressemblait à la fois à un requin et à un cochon. L’animal, qui flottait, mort, a été découvert le 19 août, mais les photos ont été mises en ligne que le 3 septembre.
Si ses apparences ont d’abord fait penser aux habitants à un mutant, des scientifiques ont ensuite fait savoir qu’il s’agissait d’un oxynotus centrina, requin extrêmement rare et menacé.
Annamaria Nocita, conservatrice de la collection ichtyologique de La Specola à Florence a expliqué au quotidien la Nazione qu’habituellement, ce poisson habite entre quatre et 700 mètres, mais, de temps en temps, il requin remonte vers la surface pour se nourrir, comme ça a dû être le cas du spécimen retrouvé.
Bien que ce squale ne soit pas dangereux pour l’homme et se nourrisse exclusivement de mollusques, crustacés et vers, il reste un prédateur, assuré Mme Nocita qui souligne que l’animal pêché était assez grand. En effet, normalement, ses congénères font moins d'un mètre.
Des espèces en voie d’extinction
D’après les données de l’UICN, en date d’août 2020, l’oxynotus centrina est en voie de disparition. Le jour où les photos de l’animal pêché près d’Elbe ont paru sur le Net, Emmanuel Macron inaugurait à Marseille le congrès mondial de l’UICN.
Le Président a notamment promis, selon l’AFP, que la France porterait les aires bénéficiant de «protection forte» à 5% de son espace maritime en Méditerranée d'ici à 2027, contre 0,2% actuellement.
Parmi les espèces maritimes menacées qui habitent les eaux côtières françaises figure un autre requin, Squatina squatinen, dont les grandes nageoires pectorales lui ont valu le nom de l’ange de mer qui, à son tour, a donné le nom à la baie des Anges au large de Nice.
Parmi les espèces maritimes menacées qui habitent les eaux côtières françaises figure un autre requin, Squatina squatinen, dont les grandes nageoires pectorales lui ont valu le nom de l’ange de mer qui, à son tour, a donné le nom à la baie des Anges au large de Nice.
D’après le Parisien, à cause de la pêche massive, l’animal a déjà disparu de la mer du Nord et de la Manche et est désormais rare sur les côtes atlantiques et méditerranéennes.
Cité par le quotidien, Florian Kirchner, responsable du programme espèces au comité français de l’UICN, indique que le poisson «a quasiment disparu», mais «est encore présent au large de la Corse».
Selon les chiffres de l’UICN analysés dans un article publié le 6 septembre dans la revue Current Biology, des 1.199 espèces de la classe des chondrichtyens, ou poissons cartilagineux (qui comprend des requins, des raies et des chimères), 90 sont considérés comme étant «en danger critique d’extinction», 121 «en danger», et 180 «vulnérables».