Le Comité (CIVC) avait conseillé début juillet aux producteurs de suspendre temporairement les exportations, en réaction à une nouvelle loi russe.
Signée le 2 juillet, cette loi viti-vinicole oblige les distributeurs de champagne à troquer le titre prestigieux de «champagne» contre celui de «vin pétillant» sur la contre-étiquette des bouteilles écrite en cyrillique, réservant la dénomination «champanskoïe» aux producteurs russes de vins pétillants.
«La levée de la suspension des exportations est une mesure d'apaisement qui s'ajoute à notre désir de ne pas saisir l'Organisation Mondiale du Commerce. Nous respecterons la nouvelle loi», a affirmé à l'AFP Jean-Marie Barillère, co-président du CIVC et président de l'Union des Maisons de Champagne (UMC), qui continue de prôner le dialogue diplomatique.
Le CIVC a décidé cette levée alors que les autorités russes n'ont toujours pas répondu, selon lui, à une lettre commune envoyée en juillet par trois ministres français à leurs homologues russes.
Le courrier émanait du ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester et des ministres de l'Économie, Bruno Le Maire, et de l'Agriculture, Julien Denormandie.
La Russie est, avec les États-Unis ou Haïti, un des États à ne pas reconnaître l'appellation d'origine contrôlée (AOC) «champagne» malgré une vingtaine d'années de discussions.
«On multiplie les discussions avec détermination. On ne lâchera rien. Le seul champagne est français», avait réaffirmé le 3 septembre le ministre de l'Agriculture, en visite à la foire agricole de Châlons-en-Champagne.
«Nous avons informé M Riester de notre décision. Il comprend notre position», a affirmé Jean-Marie Barillère.
«Il s'agit aussi de ne plus pénaliser davantage les clients et les consommateurs russes alors que s'approchent les fêtes de fin d'année» a-t-il précisé.
Selon lui, la suspension des expéditions vers la Russie «a été suivie par au moins 95% des maisons».
«La filière champenoise vend environ 1,5 million de bouteilles sur le marché russe, soit 0,5% du marché total. Mais c'est un marché d'image où le champagne se vend assez cher», a-t-il souligné.