Macron a demandé à Zemmour de lui livrer son «plan sur l’immigration», assure le polémiste dans son livre

Une semaine avant sa sortie, des extraits du prochain livre d’Éric Zemmour ont été publiés dans Le Figaro. Il y décrit notamment sa vision de la Seine-Saint-Denis et révèle le contenu de sa conversation téléphonique avec Emmanuel Macron, lequel lui aurait demandé un «plan sur l’immigration».
Sputnik
Dans son livre «La France n’a pas dit son dernier mot» à paraître le 16 septembre, Éric Zemmour rapporte des conversations qu’il a eues en privé avec d’autres personnalités politiques. Après qu’un échange avec Xavier Bertrand a été révélé sur RTL, c’est au tour du Figaro de publier, jeudi 9 septembre, une conversation entre le polémiste et le chef de l’État.
Cet appel téléphonique aurait eu lieu à la suite de l’agression du chroniqueur de CNews, le 30 avril dernier à Paris, et s’est notamment porté sur l’immigration. «Je lui dis qu’il y a toujours des individus bons ou méchants, peu importe, mais je crois aux inconscients collectifs qui nous dirigent, et l’inconscient collectif de ces populations musulmanes est de coloniser l’ancien colonisateur, de dominer l’infidèle au nom d’Allah», écrit-il, ce à quoi Emmanuel Macron, qualifié dans l’ouvrage de «Hollande en mieux vêtu», lui aurait répondu qu’il a «raison sur ce point».
Quand M.Zemmour lui propose un «plan», précisant qu’«il y a de nombreuses mesures à prendre», le Président lui répond «ça m’intéresse». En fin de conversation, ce dernier lui aurait même rappelé de lui faire «une note» de son «plan sur l’immigration». «Mon secrétariat vous contactera», lui aurait-il également assuré.
D’après Le Figaro, le polémiste n’a pas donné suite à cette demande, gardant peut-être ses propres idées pour sa potentielle candidature à la présidentielle. À noter qu’il ne s’agit que de la version de Zemmour. Un premier extrait dans lequel Xavier Bertrand lui aurait confié qu’il n’avait «pas le niveau» a été démenti par l’intéressé.

Seine-Saint-Denis

Sans surprise, l’ouvrage contient bien d’autres passages sur l’immigration. Le quotidien dévoile un extrait où le département de Seine-Saint-Denis est décrit comme «dévasté», avec des «cafés réservés aux hommes par une loi non écrite mais appliquée avec rigueur» et des «femmes voilées de plus en plus nombreuses, y compris celles vêtues du niqab les couvrant de la tête aux pieds, prohibé par la loi du 11 octobre 2010».
«Cette colonisation religieuse entraîne une colonisation visuelle qui entraîne une colonisation des âmes. C’est le but», estime l’essayiste. «Ces enclaves étrangères vivent sous le règne d’Allah et des caïds de la drogue qui assurent l’ordre et la vie de tous les jours.»
En février dernier, il avait dressé un constat similaire sur Trappes, ville des Yvelines qui avait beaucoup fait parler d’elle lorsqu’un professeur y avait dénoncé l’influence islamiste. «Trappes est une ville musulmane […], elle est régie par la loi islamique, il n’y a plus la loi française là-bas», avait analysé le chroniqueur dans «Face à l’info».

Candidature

Bien qu’il ne se soit pas déclaré candidat, Éric Zemmour voit désormais son temps de parole décompté par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), lequel le considère comme un «acteur du débat politique national». Il accuse quant à lui l’institution de ne pas être indépendante et de subir la pression du gouvernement. Il continuera néanmoins d’être présent quotidiennement sur CNews et apparaîtra dans d’autres médias dans le cadre de la promotion de son livre.
Sa potentielle candidature est en tout cas vue d’un mauvais œil par la droite. Jeudi, le chef des députés des Républicains, Damien Abad, a lâché qu’«Éric Zemmour est une chimère médiatique, une grenade dégoupillée qui n’a qu’un seul objectif: faire exploser la droite». Du côté du Rassemblement national, Louis Aliot a craint dans la même journée sur BFM TV un «affaiblissement du camp national», appelant à un accord entre lui et Marine Le Pen.
Un sondage Harris Interactive pour Challenges publié le 8 septembre lui donne 7% des intentions de vote, précisant qu’il capte 11% des voix de Marine Le Pen de 2017 et 13% de celles de François Fillon, qui était alors le candidat des Républicains. S’il se présentait, la présidente du RN perdrait trois points d’intentions de vote pour s’élever à 19%, alors qu’Emmanuel Macron en recueillerait 23%.
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