«Le pass sanitaire punit les dissidents et récompense les obéissants»

Le pass sanitaire est-il un outil purement sanitaire ou bien la première étape d’un nouveau régime antidémocratique? L’énarque et essayiste Éric Verhaeghe décrypte pour Le Désordre mondial les conséquences de la mise en place de ce système.
Sputnik
Que cache le déploiement mondial et coordonné des pass sanitaires et vaccinaux? Comment le concept risque-t-il d’être étendu ou exploité? Car le transfert de l’intégralité de son identité numérique à son smartphone comporte des risques majeurs d’exploitation abusive par les gouvernements.
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Est-ce une vision trop pessimiste de l’avenir ou bien une réalité qui se met doucement en place? Éric Verhaeghe, énarque et auteur du livre Le Great Reset: mythes et réalités (Éditions Culture & Racines), explique que «le passage de l’identité papier à l’identité numérique est dans l’air du temps»:
«Le pass sanitaire, c’est d’abord un système qui vise à nous habituer à montrer nos papiers partout où nous passons, et donc à permettre une espèce de filature organisée permanente de notre vie, une violation permanente de notre vie privée qui est la première étape dans la mise en place d’un "wallet" [portefeuille, ndlr]. Dans le monde dystopique que l’on nous promet, il faudra montrer ses papiers.»
Pour l’essayiste, ce projet industriel d’identité numérique n’est pas fait pour le court terme et le pass sanitaire est le prélude à un système plus durable. Dans quel objectif?
«Face au risque de voir le suffrage remettre en cause l’Union européenne, le G7, l’OMC…, la caste mondialisée a décidé de neutraliser le suffrage universel. Ma position est qu’il y a eu deux alertes: le Brexit et l’élection de Trump.»
Ainsi les Britanniques ont fait la démonstration que le suffrage universel pouvait défaire ce qu’il avait fait 40 ans avant alors que l’élection de Trump a prouvé que le suffrage universel pouvait mettre au pouvoir des gens qui contestaient les règles du libre échange et du multilatéralisme, ajoute-t-il.
«Donc pour la caste mondialisée qui exerce une domination très répartie sur le monde industriel, la conviction s’est forgée depuis quatre ou cinq ans que le suffrage universel doit être neutralisé parce qu’il y a une montée de mouvements –nationalistes, populistes, complotistes– qui mettent en péril la construction multilatérale.»
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