Approprié pour un Président russe, mais pas pour un nouveau-né suédois. Dans le village de Laholm, dans le sud de la Suède, des parents ont déposé une requête pour donner le prénom «Vladimir Poutine» à leur enfant, rapporte la Sveriges Radio, du service public suédois. L’Agence des impôts, habilitée à prendre une telle décision, ne l’a pas acceptée.
Les autorités n’ont pas précisé quelle était la raison du refus, mais la loi suédoise interdit de donner un prénom offensant ou risquant de poser des problèmes à l’enfant. D’après le Daily Mail, l’agence a toutefois accepté par le passé des noms comme Metallica (le groupe de métal américain) ou encore Google.
Le couple devra donc choisir un autre prénom. L’année dernière, les prénoms masculins les plus populaires en Suède étaient Noah, William et Hugo, ou Alice, Maja et Elsa pour les filles, selon le site Statistics Sweden.
En France
Jusqu’en 1993, les parents français avaient des choix de prénoms limités: ceux-ci devaient être tirés des différents calendriers, ou de l’histoire ancienne, par exemple de la mythologie grecque. Cette loi avait été introduite en 1803 par Napoléon, consul à l’époque. Il n’existe désormais quasiment plus de limites sur le choix d’un prénom, les parents ayant la liberté d’en utiliser un qui existe déjà, peu importe l’origine, ou d’en créer un nouveau.
Néanmoins, quelques règles persistent: si l'enfant porte le nom d'un seul de ses parents, il ne peut pas avoir comme prénom le nom de l'autre parent. Le prénom doit évidemment être écrit avec l’alphabet traditionnel, latin (pas de «ñ» par exemple). Utiliser le nom de famille d’une personne célèbre en tant que prénom peut également être refusé, car cela s’oppose au droit d’une personne de protéger son patronyme. De plus, l’officier d’état civil peut refuser un prénom qu’il juge «contraire à l’intérêt de l’enfant».
Mais parfois, les parents insistent et traînent l’affaire en justice. Ainsi, en 2019, un juge aux affaires familiales a rejeté la demande d’un couple corrézien de choisir pour prénom de leur enfant «Griezmann Mbappé». L’année précédente, le procureur de la République de Dijon avait refusé à une mère d’appeler son fils «Jihad». En 2014, le tribunal de Valenciennes avait refusé les prénoms «Nutella» et «Fraise». En 2009, un petit «Titeuf», en référence au personnage de bande dessinée, avait toutefois été accepté.