Google coupe la publicité du site France Soir, qui dénonce «une atteinte à la liberté d'expression»

Google a coupé l'accès du site controversé France Soir à son réseau publicitaire, privant ainsi le site d'actualité d'une partie de ses revenus, en raison de violations répétées de ses règles sur la désinformation, a indiqué vendredi le groupe américain.
Sputnik
Xavier Azalbert, directeur de la publication de France Soir, a confirmé vendredi à l'AFP le retrait, depuis quelques jours, de leur «service de publicité» sur Google. Cette mesure constitue «une atteinte à la liberté d'expression» et «porte atteinte à la viabilité d'un organe de presse», a-t-il fustigé.
L'avocat de la publication étudie «une citation directe au tribunal correctionnel pour discrimination consistant à refuser la fourniture d'un bien ou d'un service» susceptible d'«entraîner une atteinte à la liberté d'expression», a ajouté le responsable de France Soir.
Interrogé par l'AFP, Google a indiqué avoir appliqué son règlement, qui vise à protéger les marques «contre la diffusion de leurs publicités à côté de contenus dangereux et trompeurs».
«Nous avons prévenu France Soir avant de prendre des mesures, leur demandant de remédier aux violations persistantes de nos règles», a précisé Google. France Soir a démenti avoir été prévenu.

Enquête de France 2

Cette décision intervient quelques jours après la diffusion sur France 2 d'un numéro de l'émission Complément d'Enquête, intitulé «Fake News, la machine à fric».
«Le site semble avoir été démonétisé peu avant ou dans la foulée de notre enquête. France Soir faisait partie des sites sur lesquels nous avions interpellé Google», a écrit sur Twitter la journaliste Aude Favre, co-auteur du reportage.
Google a également banni fin août le site américain The Gateway Pundit, alors que son réseau publicitaire assurait à celui-ci un revenu estimé à 200.000 euros mensuels.
France Soir avait déjà été déréférencé de Google News en janvier 2021 et sa chaîne YouTube (service appartenant à Google) avait été suspendue. Le média, qui conteste ces décisions, a été débouté en référé le 2 juin par le tribunal de commerce de Paris.
Parallèlement, le site accusé de relayer des thèses complotistes avait dû se plier au réexamen de son statut de site «d'information politique et générale» (IPG). Cet agrément lui avait finalement été accordé début avril par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), chargée de reconnaître la qualité de service de presse en ligne.
Vendredi, le site affichait toujours certaines publicités, notamment grâce au réseau d'annonces automatisées Outbrain.
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