«Mon humiliation a des limites, et cette humiliation c’est quand Emmanuel Macron a balayé d’un revers de main le mouvement de milliers de femmes dont je faisais partie, qui luttaient contre les violences sexistes, en nommant à la tête de la police un ministre lui-même accusé de viol», lançait dimanche Sandrine Rousseau lors du débat de la primaire écologiste. Invité à réagir ce mercredi matin sur France Inter, Gérald Darmanin a rappelé quelques éléments du passé de la candidate.
Il évoque ensuite la possibilité de «publier les demandes de rendez-vous et de nomination».
«Elle était très vexée que je ne la choisisse pas», souligne-t-il. La journaliste Léa Salamé lui demande alors de préciser s’il vient de la «menacer de publier les textos» qu’elle lui a envoyés. «C’est ridicule. Et pour le reste, madame Rousseau se caricature elle-même», écarte le ministre, en référence aux multiples phrases choc de la candidate au cours des dernières semaines.
Menace
La menace à peine voilée du ministre a attiré l’attention de l’avocat Arié Alimi, vu régulièrement dans les affaires de violences policières. «La menace de divulguer une correspondance privée est un délit puni de six mois et 7.500 euros d'amendes», rappelle-t-il sur Twitter. «Sur le plan moral, octroyer des faveurs en échange d’avantages ou menacer de divulguer les demandes d’avantages lorsqu’on est ministre relève de la même perversion», ajoute-t-il.
Pour rappel, Gérald Darmanin est accusé de «viol», «harcèlement sexuel» et « abus de confiance» depuis 2017 par Sophie Patterson-Spatz. Comme a tenu à le rappeler l’intéressé, la justice lui a «donné raison […] par trois fois». En effet, il y a eu jusqu’à maintenant deux classements sans suite et un non-lieu, mais M. Darmanin est encore placé sous le statut de témoin assisté dans cette affaire.
Candidature
Avant de briguer la présidence de la République, Sandrine Rousseau s’était portée candidate pour celle de Sciences Po Lille. À l’époque, elle s’était toutefois heurtée aux votes d’Olivier Duhamel et de… Gérald Darmanin. «Sans doute au motif que la personnalité que j'incarnais et les combats que j'incarnais n'avaient pas leur place à Sciences Po», estimait la militante «écoféministe» en février dernier dans C à vous. Quelques jours plus tard, dans la même émission, M. Darmanin avait jugé ces propos «diffamatoires».