Sous pression depuis l’instauration du pass sanitaire et la multiplication des fraudes au code QR, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) a commis une bévue à l’encontre d’une retraitée du Val-d’Oise, rapporte Le Parisien.
Liliane M., 66 ans, a en effet été déclarée morte en même temps que son mari, décédé en mai dernier. Ancienne contrôleuse de gestion, elle assure pourtant avoir effectué les démarches administratives avec rigueur, après la perte de son époux, envoyant une copie du certificat de décès aux organismes concernés. Mais la CPAM semble avoir enregistré son propre décès dans la foulée! Une situation ubuesque pour la sexagénaire, qui dénonce un manque flagrant de contrôles.
«Ce qui est incompréhensible, c’est que la CPAM n’a qu’un acte de décès entre les mains, mais elle en enregistre deux. Celui de mon mari, mais aussi le mien! Il n’y a donc pas de contrôle? On m’a demandé plus de papiers pour mettre à jour la carte grise de mon mari que pour me déclarer morte. C’est quand même fou!», déclare ainsi au Parisien Liliane M.
L’erreur de la CPAM s’est alors répercutée sur un nombre considérable d’organismes sociaux, qui ont cessé leurs paiements les uns après les autres. Retraite, sécurité sociale, complémentaire santé, la sexagénaire, mère de trois grands enfants, s’est retrouvée sans revenus pendant près d’un mois.
Si ces manquements n’ont pas gravement impacté sa situation financière, la victime a quand même décidé de porter plainte auprès du procureur de la République de Pontoise. Une question de principe, alors que la retraitée a dû se replonger dans la paperasse pour rectifier la situation.
«La CPAM m’a volé mon deuil. Je l’avais à peine commencé que j’ai dû me consacrer à toutes ces démarches administratives», confie-t-elle au Parisien.
Une erreur humaine
Contactée par Le Parisien, la CPAM du Val-d’Oise plaide «une malencontreuse erreur humaine de saisie». Un agent aurait confondu les numéros sur l’acte de décès du défunt mari. La caisse d’assurance affirme aujourd’hui avoir contacté les autres organismes sociaux et rétabli les droits à la sécurité sociale de la plaignante.
La CPAM du Val-d’Oise souligne encore qu’il s’agit d’une «situation extrêmement rare». Cependant, de telles bévues se sont déjà produites par le passé. En 2019, un Héraultais avait ainsi vécu une mésaventure similaire, se voyant déclaré mort quelques jours après le décès de son fils. Victime d’un accident du travail et dépendant d’une pension d’invalidité, il avait dû faire des pieds et des mains pour toucher de nouveau des aides, allant jusqu’à fournir un «certificat de vie».
Des affaires qui ne redorent pas le blason des caisses d’assurance maladie, lesquelles font souvent la Une de l’actualité pour des affaires de fraudes aux aides, tant de la part d’assurés que de professionnels de santé. En 2019, la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) avait admis avoir subi un préjudice de 287 millions d'euros annuels, à cause des fraudes.