Au lendemain du coup d'État contre le Président guinéen Alpha Condé, placé en résidence surveillée par les putschistes, la Russie exige sa libération dans les plus brefs délais.
Tout en s'opposant «à toute tentative de changer le gouvernement de manière anticonstitutionnelle», Moscou exhorte tous les participants à se mettre à la table des négociations et à s'abstenir de mesures qui pourraient provoquer de nouvelles violences.
Un coup d’État
Dans la soirée du 5 septembre, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a annoncé dans une vidéo l'arrestation du chef de l'État. Les forces spéciales ont dit l’avoir fait pour mettre fin à «la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique» ou encore «l'instrumentalisation de la justice (et) le piétinement des droits des citoyens», affirmant vouloir rendre «la politique au peuple».
Ils ont dissous des institutions et aboli la Constitution qu'avait fait adopter M. Condé en 2020. Il s'en était servi pour briguer la même année un troisième mandat, malgré des mois de contestation.
Ils ont annoncé un couvre-feu et la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Un message lu à la télévision guinéenne le 6 septembre au matin a cependant fait état de la réouverture des frontières aériennes.
Le comité désormais à la tête de ce pays assure ses partenaires économiques et financiers, ainsi que ses concitoyens, de «la poursuite normale des activités dans le pays», a dit le lieutenant-colonel Doumbouya.
Condamnation internationale
Le coup d'État a été condamné par une bonne partie de la communauté internationale, notamment par le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, l'Union africaine en passant par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union européenne et la France.
Les États-Unis ont également condamné le coup d'État qui, ont-ils prévenu, pourrait «limiter» la capacité américaine à soutenir la Guinée.